Algérie

Le drapeau algérien flotte à Angoulême!



Par Flora Boumia*
En ce 24 août 2021, en présence du maire de la ville, du président et vice-président du Conseil départemental, du vice-consul d'Algérie, de Bordeaux, du délégué général de l'Algérie à l'Unesco et des organisateurs du festival du film francophone d'Angoulême, une levée des drapeaux algérien et français a eu lieu, faisant flotter les deux drapeaux au fronton de la mairie d'Angoulême. En effet, Marie-France Brière et Dominique Besnehard, délégués du festival du film francophone d'Angoulême rendent hommage cette année à l'Algérie à l'occasion de la 14eme édition qui s'est clôturée dimanche 29 août. Ainsi, lors de l'ouverture, les femmes algériennes se sont parées de leurs plus belles tenues traditionnelles pour chanter l'hymne national algérien «Kassamen» sur le parvis de l'Hôtel de ville, accueilli par des youyous... Cet hommage a été entouré des oeuvres de la collection personnelle de Claude Lemand exposées pour celles d' Abdallah Benanteur au Musée d'Angoulême, au Musée de la Bande dessinée pour celles de Mahjoub Benbella et enfin à l'Espace Franquin pour celles de Denis Martinez. La musique algérienne interprétée, par Sofiane Saidi et Mehdi Heddab, au oûd, a enchanté les invités à l'ouverture du festival, en présence de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, et d'autres personnalités politiques.
13 films algériensau programme
Une programmation de 13 films, en partant de l'année 1975 où la Palme d'or est remise au film «Chronique des année de braise» du réalisateur Mohammed Lakhdar Hamina, en passant par «De Hollywood à Tamanrasset» de Mahmoud Zemmouri, de «Omar Gatlato» et la «Famile» de Merzak Allouache, de «Cheb» de Rachid Bouchareb, «l'Oranais» de Lyes Salem, «Le Harem de Mme Osman», «Lola Pater» de Nadir Moknèche, de «Nahla» de Farouk Beloufa, «Le soleil assassiné» de Abdelkrim Bahloul , de «Abou Leila» de Amin Sidi-Boumedieène, «À mon âge je me cache pour fumer» de Rayhana, «Cigare au miel» de Kamir Aînouz, et du récent documentaire «Leurs histoires» de la jeune réalisatrice Lina Soualem. Les organisateurs ont su choisir un jury de grande qualité présidé par Nicole Garcia, Oranaise de naissance qui s'est entourée du comédien Réda Kateb, de Leïla Meddour grande journaliste de radio et de télévision, et de cinq autres grands noms du monde du cinéma. Parmi eux, on notera une cheffe costumière, Catherine Leterrier nommée aux Oscars, le rappeur Oxmo Puccino, franco-malien, officier de l'Ordre des Arts et des Lettres; une ecrivaine, à savoir Marie Ndiaye lauréate du prix Goncourt 2009 et de deux réalisateurs Antonin Baudry et Philippe Van Leeuw.
Les salles ont affiché complet
À chaque projection, les salles de cinéma ont affiché complet. Le public apprécie fortement les films algériens. Ce Festival a fait revenir le public dans les salles et donné à voir une programmation éclectique et sans frontières. On y a vu le film «Le Passé» du cinéaste iranien Ashgar Farhadi, «Une histoire d'amour et de désir» de la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid, et surtout le film «Haut et fort» de Nabil Ayouch qui a fait sensation lors de sa projection en étant fortement ovationné. Ce film nous plonge dans le quotidien d'un groupe de jeunes d'une banlieue, notamment à Sidi Moumène où un centre culturel a été créé. Un rappeur engagé, appelé Anas, arrive pour donner un sens à la vie de ces jeunes. Une vie faite de misère morale et matérielle. Il tentera de leur inculquer de nouvelles valeurs grâce au rap, au hip-hop et de la danse enseignée par le chorégraphe Khalid Benghrib. Pour mémoire, ce dernier avec sa troupe avait participé au festival de danse contemporaine d'Alger en 2017 et remporté un vif succès. Ce film fort beau a apporté aux jeunes de l'espoir de changer leur vie. Cette dernière étant souvent porteuse de colère, de rage et contestation. Un message universel que Nabil Ayouch a su transmettre sans violence, mais avec force et réalisme à travers son film. Nous y avons trouvé une comparaison avec le réalisateur algérien Nadir Moknèche, qui, dans ses films, traite de la réalité universelle de notre monde. Son film «Lola Pater», dont le rôle principal est joué par Fanny Ardant, a reçu le samedi 28 août, le prix Coup de Coeur de l'Association France-Algérie décerné au réalisateur. Gageons que le cinéma algérien qui a une place reconnue dans le cinéma du monde continuera à créer et à produire.
Directrice de production / festival d'Angoulême


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