Algérie

Le drame des stomisés



L'Association des stomisés de la wilaya de Béjaïa dénonce la pénurie de poches. Et ce, en dépit des nombreux courriers adressés aux ministres de la Santé et du Travail, le problème persiste. l'Association des stomisés de la wilaya de Béjaïa met en cause le monopole exercé par L'Onaaph (entreprise a caractère commercial) qui «n'arrive pas à régler ce problème d'approvisionnement correctement et commercialise un seul produit, ce qui n'est pas normal, pour les patients stomisés qui cherchent la qualité et la quantité», dénonce l'association. Pourtant, à chaque séminaire, rencontre, réunion de travail ou conférence, il est demandé d'insérer les poches pour stomisés et accessoires (patte de protection, poudre pour irritation, ceinture de maintien pour adultes, plaque protectrice), dans la liste des remboursements par carte Chifa pour qu'ils soient commercialisés en pharmacie. «Une demande qui n'a jamais été prise en considération, déplore l'association, qui estime « urgent d'approvisionner le marché en poches et accessoires, car la situation et devenue catastrophique». Le président de l'Association des stomisés de la wilaya de Béjaïa, Rachid Mansouri, explique que «les poches pour stomisés sont fabriquées par les laboratoires coloplast, holister,B. Braun, convatec, mais pas en Algérie». «Le produit est vital pour les patients.», ajoute-t-il et «la situation est grave car, depuis plus de quatre mois, aucune poche n'est disponible sur le marché algérien». Sans évoquer le cas des non-assurés sociaux, qui sont livrés à une existence surréelle pour notre époque, entendre par là le recours aux sachets de lait et aux bouteilles en plastique pour étouffer les bruits intestinaux, bloquer les odeurs et, donc, s'isoler, la tête basse et le regard fuyant. Les autres, plus chanceux, car assurés, «sont obligés de prendre en quantité insuffisante des poches de qualité médiocre», note l'ASB, précisant une «gestion de plus en plus délicate pour les officines pharmaceutiques quand elles osent proposer des produits avec des prix qu'on ne peut que qualifier d'indécents».Cette situation s'aggrave de jour en jour et l'ASB reçoit des appels auxquels elle ne peut répondre. «La solidarité, notamment internationale, ne peut être une solution durable et nous sommes souvent obligés d'y recourir», souligne l'ASB, qui souhaite voir «ce problème de disponibilité réglé, afin d'aborder les autres aspects de la vie d'un stomisé, dont, notamment la formation et la prise en charge des problèmes particuliers à chaque pathologie, cancers et coliques urologiques... où chaque personne, en fonction de son sexe, de son âge réagit différemment. Il est, surtout, nécessaire d'adapter notre système de santé par la création d'un centre d'entérostomathérapie».
L'Association des stomisés de Béjaïa demande qu'il soit remédié à cette situation, dans une correspondance adressée au ministre de la Santé. Très active, l'Association des stomisés de Béjaïa s'est, plusieurs fois, insurgée contre le schéma de distribution des poches, qui reste encore celui des années de pénurie. Rachid Mansouri, le président de cette association, qui gère plus de 200 malades stomisés, recensés dans la wilaya de Béjaïa, parle «d'une prise en charge aléatoire de leur pathologie. Les malades, déjà passablement affectés par l'altération de leur schéma corporel et de leur intégrité morale, doivent faire face à une litanie de carences». La cherté des médicaments et le problème des poches reviennent comme un leitmotiv sur les lèvres de certains stomisés.


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