Algérie

Le drame de l'Afrique Edito : les autres articles



La rébellion centrafricaine est aux portes de la capitale. Du pouvoir faudrait-il dire, ou de ses symboles, tant il y a à dire sur l'Afrique, des décennies après les indépendances. Mais combien y a-t-il de rébellions et même de guerres civiles en Afrique, alors que les raisons n'ont pas changé ' Elles continuent à être nombreuses et tout aussi cruelles, mettant en danger des pays et voire des régions entières. Ce ne sont plus des oppositions avec, de part et d'autre, non pas des leaders, mais des chefs, la confusion liée à l'exercice du pouvoir n'étant pas toujours inopportune.
«Au nom de la démocratie» dit-on désormais en Afrique pour mener une guerre qui se résume souvent et même uniquement à l'exercice du pouvoir. Les raisons en ce sens ne manquent véritablement pas et la plupart d'entre elles renvoient à l'exercice du pouvoir. Les mêmes formes, les mêmes personnes sinon les mêmes familles depuis les indépendances, dans les années soixante. Des régimes dynastiques qui se sont emparés du pouvoir et de ce qu'il permet alors même qu'il ne l'autorise pas, le butin. Et s'y maintenir, c'est alors prendre le pays en otage, s'en emparer et en faire un bien personnel. «Au nom du peuple», disait-on auparavant, sauf que ce peuple en a désormais assez. Et l'on ne compte plus les rébellions pour les libertés.
C'est ce qui manque le plus sur le continent, sauf quand il s'agit de s'en éloigner, mais est-ce toujours vrai ' Le principe est noble et sur le continent africain, il est largement vérifiable. Des peuples en sont privés ou même, devrait-on dire, ils n'en ont jamais connu. Surtout quand ces guerres n'ont pas le moindre rapport avec la politique, l'exercice du pouvoir servant de base au pillage. On ne se bat jamais pour des arpents de sable ou pour éradiquer la misère, bien réelle celle-ci malgré les notes optimistes d'institutions internationales. Le problème de l'Afrique est d'abord d'ordre interne, quand les règles de la simple gouvernance ne sont pas respectées. Le continent tente tant bien que mal, depuis 1999, d'exclure de ses rangs les régimes non constitutionnels, mais qui s'en soucie '
Des régimes dictatoriaux sont même soutenus de l'extérieur. Des pays en ont même fait des modèles de démocratie, même si l'opposition n'existe tout simplement pas. Une espèce de décret contre tout bon sens et surtout l'avis des populations locales. Des démocraties sans partis, sinon des partis uniques. Des exceptions là où il est impossible d'en avoir, l'essentiel c'est que cela se passe ailleurs que sur son propre territoire et que cela rapporte. Et même beaucoup, relève-t-on avec amertume, car c'est une autre forme de pillage qui ne rompt pas avec l'esprit du Congrès de Berlin de 1885, lors duquel les puissances coloniales se sont partagé le continent africain. C'est cela le drame de l'Afrique, ainsi décrit depuis des décennies.


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