Algérie

Le Dr Merabet appelle à la levée du couvre-feu


Le Premier ministre a annoncé, mardi, la levée du confinement pour trente-cinq wilayas dont la wilaya de Blida, une région qui a connu un confinement total, puisqu'elle était le premier foyer de la pandémie du Covid-19 en mars 2020. Qu'est-ce qui justifie cette levée de confinement ' Ceci s'explique par la décrue du nombre de cas de contaminations du Covid-19, selon le président du Syndicat national des praticiens de santé publique et la Société algérienne de médecine générale. «La levée de confinement est justifiée», juge Lyes Merabet qui appelle au déconfinement du reste des wilayas.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Dans son communiqué, le Premier ministère a annoncé que trente-cinq wilayas ne sont pas concernées par la mesure de confinement à domicile. Il s'agit des wilayas de Adrar, Chlef, Laghouat, Biskra, Blida, Tamanrasset, Tlemcen, Tiaret, Djelfa, Saïda, Annaba, Médéa, Mascara, El Bayadh, Illizi, Bordj Bou-Arréridj, Boumerdès, El Tarf, Tindouf, Tissemsilt, Tipasa, Mila, Aïn Defla, Ghardaïa, Relizane, Timimoun, Bordj Badji-Mokhtar, Ouled Djellal, Beni Abbès, In Salah, In Guezzam, Touggourt, Djanet, El Meghaeir et El Meniaâ. Ces wilayas sont-elles hors du danger de la pandémie du Covid-19 ' Sur quelles bases le Premier ministère a décidé de la levée des mesures de confinement sur ces régions notamment la wilaya de Blida qui était un cluster au début de la pandémie '
Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique, (SNPSP), qui exerce dans la wilaya de Blida, a expliqué, au Soir d'Algérie que la situation de la levée des mesures de confinement est «justifiée».
Selon lui, la situation s'est nettement améliorée par rapport à ce qu'elle était. «La wilaya de Blida a vécu le confinement total depuis le mois de mars 2020. Cela ne s'est pas arrêté, mais le confinement partiel de 22h à 5h du matin ne sert à rien, il vaut mieux le lever totalement pour tout le monde, je ne vois pas la nécessité de maintenir le couvre-feu, car ça n'a aucun impact sur l'évolution de la situation sanitaire, de toute façon les Algériens sont chez eux à cette heure-ci», a rappelé le docteur Merabet. La situation s'est beaucoup calmée, assure ce médecin qui parle d'une décrue en matière de nouveaux cas de contaminations. «D'une manière générale, on est à l'aise, et beaucoup d'hôpitaux sont en train de discuter pour revenir à une activité normale et rouvrir les services qui ont été réquisitionnés à un moment donné pour les malades Covid, tels les services de chirurgie, de médecine interne, certains services de pédiatrie, ORL, orthopédie, traumatologie, neurologie, neurochirurgie... donc tout le monde réfléchit à revenir à une activité normale», dit-il.
Par ailleurs, le président du SNPSP alerte sur le non-respect des mesures barrières. «Nous parlons de la levée de ce couvre-feu comme mesure, mais nous faisons abstraction de la non-application du protocole sanitaire y compris pour le secteur de l'éducation nationale dont beaucoup de parents et enseignants peuvent témoigner, rien que pour l'acquisition des livres scolaires, c'est une catastrophe, donc pourquoi parler d'un couvre-feu lorsqu'on oblige les citoyens à s'absenter du travail et surtout à créer toutes les conditions d'une contamination, si contamination il y a, puisqu'on est en train de les pousser à aller s'agglutiner les uns aux autres dans des endroits exigus où il est impossible de faire respecter le minimum des mesures barrières», regrette-t-il. Le docteur Merabet parle d'un «relâchement total de la population».
«Tout le monde sort sans bavette, alors que c'est le minimum de responsabilité civile, il y a à craindre car depuis pratiquement fin 2020 jusqu'au mois de mai et avril 2021, nous avons été en situation de décrue, et subitement ça s'est enflammée, et on sait ce qui s'est passé ensuite entre le mois de juin jusqu'au mois d'août dernier», a rappelé le président du SNPSP qui affirme que nous ne sommes pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Il a déclaré qu'«en tant que professionnels de la santé, nous sommes fatigués et démoralisés suite à ce qui s'était passé, beaucoup traînent encore de graves séquelles de Covid, qu'ils soient professionnels de la santé ou malades, nous ne voulons pas revenir à une situation pareille, malheureusement, nous faisons un constat alarmant, notamment par rapport à la résistance des citoyens envers l'acte vaccinal. Bien que le vaccin est disponible en quantité et en proximité, mais il y a une réticence, c'est un autre facteur aggravant pour nous car si jamais nous avons à revivre une autre vague, elle arrivera alors que les Algériens ne sont pas encore immunisés.
En Angleterre, depuis 48h, des mesures ont été prises pour lever toutes les restrictions après qu'ils aient réussi à vacciner, avec les deux doses, 81% de leur population âgée de plus de 16 ans».
Le docteur Abdelkader Tafat, président de la Société algérienne de médecine générale partage l'avis de son collègue. «La baisse conséquente du nombre de cas de nouvelles contaminations a poussé le Comité scientifique du suivi de la pandémie à prendre ces mesures», dit-il.
S. A.
Données clés de l'Institut national de santé publique sur l'évolution de la pandémie
Au 24 septembre, le taux d'incidence des cas confirmés à l'échelle nationale est de 475,23 cas pour 100 000 habitants et les valeurs des quartiles sont estimées à 206,16 ? 346,76 et à 552,06 cas pour 100 000 habitants.
Entre le 3 et le 10 septembre, la morbidité a légèrement progressé dans l'ensemble des wilayas du pays à l'exception de quatre wilayas qui n'ont enregistré aucun nouveau cas ; ce sont Djelfa (127,57 cas pour 100 000 habitants), Illizi (251,67), Tissemsilt (312,49) et Ghardaïa (142,35).
Du 17 au 24 septembre, trois wilayas seulement enregistrent un écart entre les taux d'incidence à peine supérieur à 10 points ; ce sont Jijel (10,26 points ; de 722,26 à 732,53 cas pour 100 000 habitants), Constantine (10,67 pts ; de 851,07 à 861,74) et Oran (12,44 pts ; de 1 094,54 à 1 106,97).
Les wilayas qui ont présenté un écart faible entre les deux taux d'incidence (inférieur ou égal à 1,0 point), en dehors de celles n'ayant enregistré aucun nouveau cas, sont plus nombreuses cette semaine, au nombre de douze ; ce sont Adrar (0,37 point ; de 246,81 à 247,17 cas pour 100 000 habitants), Chlef (0,16 point ; de 101,38 à 101,54), Blida (0,95 pt ; de 861,17 à 862,12), Tamanrasset (0,82 pt ; de 107,21 à 108,04), Tlemcen (0,79 pt ; de 368,87 à 369,67), Tiaret (0,95 pt ; de 156,33 à 157,28), Tizi Ouzou (0,66 pt ; de 709,40 à 710,06), Mascara (0,41 pt ; de 162,86 à 163,27), Bordj Bou-Arréridj (0,79 pt ; de 94,26 à 95,06), Boumerdès (0,76 pt ; de 436,62 à 437,38), Tipasa (0,68 pt ; de 446,23 à 446,91), Aïn Defla (0,11 pt ; de 114,37 à 114,48) et Relizane (0,80 pt ; de 208,63 à 209,44).
Dix-huit wilayas sur quarante-huit ont enregistré une augmentation des déclarations au cours des sept derniers jours. Parmi-elles, six ont un taux d'accroissement supérieur à 50,0% ; ce sont Laghouat avec une moyenne estimée à 1,3 entre le 11 et le 17 septembre puis à 2,3 entre le 18 et le 24 septembre et un taux d'accroissement de 220,0%, El Tarf (de 0,4 à 1,0 ; 133,3 %), Aïn Témouchent (de 1,3 à 2,7 ; 111,1%), Tiaret (de 0,9 à 1,4 ; 66,7%), Mila (de 1,3 à 2,1 ; 66,7%) et Khenchela (de 1,1 à 1,7 ; 50,0%). Djelfa, Illizi et Tissemsilt n'ont notifié aucun nouveau cas pendant plus de quinze jours.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)