Dans un entretien qu’il a accordé à Liberté, en marge d’une conférence animée, jeudi, à l’université El-Maâbouda de Sétif, sous le thème “De l’idée à l’entreprise: cycle de vie d’un projet”, le docteur Farouk Tedjar, chercheur et expert en recyclage et valorisation des déchets spéciaux, a affirmé que l’Algérie a un avenir énorme en matière de recyclage des déchets (urbains et industriels) par apport aux autres pays africains.
“L’Algérie a toutes les potentialités nécessaires pour se positionner dans ce créneau d’avenir car elle dispose d’un très fort tissu industriel qui lui permet la production des biens de consommation et des déchets industriels”, a-t-il déclaré.
Et de poursuivre: “Elle a également des compétences humaines pour la recherche et le développement au niveau des universités, notamment à l’École polytechnique de Boumerdès et à l'université de Sétif.”
L’expert européen à la direction générale de la recherche et de l'environnement a ajouté que le secteur de l’environnement est considéré actuellement comme un secteur créateur de richesse et d’emplois.
“Ce secteur peut permettre d’accéder aux ressources stratégiques pour alimenter l’industrie nationale par des métaux de recyclage qui auraient pu être importés en devise forte”, explique notre interlocuteur.
Au volet environnemental, l’expert a indiqué que l’opération de recyclage des déchets va permettre la protection de l’environnement en évitant la pollution des nappes phréatiques par des métaux lourds et l’élimination de la pollution au niveau des déchets et la récupération des ressources stratégiques.
“Les piles et batteries qu'on trouve dans nos appareils électriques et électroniques représentent une nuisance non négligeable pour l'environnement car elles contiennent des métaux lourds, à savoir le cadmium, le cuivre, le lithium, le mercure, le nickel, le plomb, le zinc, etc. Ces derniers sont recyclables.”
Donnant un exemple sur la région de Sétif, le Dr Tedjar dira que les perspectives d’avenir dans la région sont extraordinaires, parce que cette dernière dispose d’un tissu industriel qui regroupe de nombreuses activités, à l’instar des batteries, du traitement des surfaces, de la fabrication de boulons et des creux, de la plasturgie et tout ce qui est polymère.
“Le deuxième élément pour répondre au défis de l’environnement existe aussi, car l’université de Sétif recèle des compétences dans la recherche scientifique et dans la formation pour répondre à la demande. Ces atouts permettront la création d’un éco-pôle (environnement) créateur d’emplois et de richesse”, dira-t-il.
Toutefois, il fera remarquer que l’Algérie connaît un retard en matière de règlementation dans ce domaine.
“Je pense qu’il manque un élément relativement rattrapable, c’est le volet réglementaire sur la collecte des déchets”, a-t-il souligné, tout en insistant sur la nécessité d’une réglementation pour que les recycleurs puissent investir davantage et sans crainte dans ce domaine.
L’Algérie doit suivre les expériences réussies dans le domaine du recyclage des déchets à travers le monde car elle a une chance inouïe qu'il faut saisir, notamment en ce moment, conclut notre interlocuteur.
Amar LOUCIF
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Posté Le : 31/01/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: recupyl.com ; texte: Amar LOUCIF
Source : liberte-algerie.com du samedi 30 janvier 2016