Algérie

Le Dr Bekkat-Berkani lâche ses vérités



«Si la situation sanitaire n'évolue pas, il n'y aura pas de reprise du Championnat». C'est le Dr Mohamed Bekkat-Berkani, membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l'évolution de l'épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19) qui anticipe un probable renvoi du début de la saison footballistique 2020-2021 en Algérie.Annoncé pour le 28 novembre, le Championnat de Ligue 1 qui doit être précédé du match «gala» CRB-USMA comptant pour la Supercoupe d'Algérie de l'exercice 2018-2019 a toutes les chances de ne pas être lancé dans les délais. Et pour cause, la hausse vertigineuse des contaminations. «La situation sanitaire n'est pas reluisante, très préoccupante même à telle enseigne que les pouvoirs publics ont pris des mesures pour endiguer la progression exponentielle du virus. Nous aimons le football, qui est notre sport favori, le problème est qu'on ne peut pas prévoir ce qui va se passer d'ici au 28 novembre. Les hôpitaux sont saturés par des personnes qui sont dans un état grave. Si la situation n'évolue pas positivement, la compétition ne pourra pas débuter», a-t-il déclaré hier sur les ondes de la Radio nationale. Et les derniers bilans communiqués par la commission nationale de veille et de suivi du Covid-19 en Algérie donnent du crédit aux appréhensions à l'expert. D'autant plus que, du point de vue respect du protocole sanitaire, les clubs de la Ligue 1 qui ont été autorisés à reprendre les entraînements le 13 septembre (pour les clubs concernés par les compétitions internationales) et le 20 septembre pour le reste des sociétaires de la première ligue dite professionnelle n'ont pas été un modèle du genre.
Plusieurs cas de contamination ont été enregistrés également depuis quelques jours chez certains clubs, à l'image de l'USM Alger (8 cas), le CR Belouizdad (7 cas), le MC Alger (3 cas), le NA Hussein-Dey (3 cas), l'ASO Chlef (4 cas), le MCO Oran (2 cas) et la JS Kabylie (1 cas). Un état de fait qui n'inspire pas à la sérénité. En tout cas pas celle du Dr Bekkat-Berkani qui dit «craindre le pire» à l'amorce de ce qu'il considère comme étant une deuxième vague du coronavirus. «Il faut avoir le courage de prévoir toute situation, on ne peut pas revenir à une normalité s'il y aura un nouveau confinement. Il y a une deuxième vague qui nous submerge, qui reste très inquiétante. Nous ne pouvons pas concevoir un jeu alors que la situation est alarmante. Nous devons être conscients. Pour le moment, la date de la reprise a été arrêtée, mais nous devons attendre que les choses évoluent dans le bon sens pour se prononcer sur le début de la compétition», a-t-il concédé.
Une telle «sentence» devrait déboucher plus que probablement sur une reconsidération des décisions annoncées en septembre dernier, période qui a connu une certaine accalmie de la situation pandémique en Algérie, par le MJS et la FAF. Cette dernière a, cependant, admis que la décision de reprendre dépendra du feu vert des autorités sanitaires du pays. D'ailleurs, l'instance de Kheireddine Zetchi, qui avait émis le v?u d'ouvrir le stade du 5-Juillet à un certain nombre de spectateurs (5 000 personnes) lors du match international des Verts, jeudi prochain, contre le Zimbabwe, en qualifications de la CAN-2022, a fini par renoncer dès lors que la situation devenait de plus en plus en plus exécrable avec des bilans revus à la hausse depuis la mi-octobre. Si bien que la reprise des compétitions nationales, celle de la Ligue 1 en particulier, semblait une entreprise vouée à l'échec. Le manque de moyens des clubs et de rigueur de leurs personnels ne sont pas les seules raisons de cette «reculade» ; des pans entiers du système de l'activité sportive en Algérie ont fini par s'avouer vaincus par un virus qui circule vite et dangereusement. Ceci, au moment où ledit système mis en place dans les années 70 continue de faire office de «modèle» dans un pays où l'argent a coulé à flots pour faire fonctionner...l'échec.
M. B.


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