Algérie

Le doyen des entraîneurs algériens n'est plus



Smaïn Khabatou s'est éteint, hier à Alger, à l'âge de 94 ans. Il était le doyen des entraîneurs algériens.Sa disparition est une grande perte pour le football algérien et le corps des entraîneurs. Ammi Smaïn, comme l'appelaient affectueusement tous les sportifs algériens, est né le 8 septembre 1920 à Alger. Comme tous les jeunes de son âge, il s'est dirigé très tôt vers le football. Et c'est naturellement qu'il a été vers le club de son c?ur, l'OM Ruisseau, au début des années 1930. Lors de la visite médicale, le médecin l'avait recalé au motif qu'il était «trop fragile donc inapte pour jouer au football» in El Watan du 9 décembre 2004 sous la plume de Hamid Tahri.Qu'à cela ne tienne. Il continue de s'entraîner avec ses copains à la forêt des Arcades et l'année suivante, le même médecin lui accorde le fameux sésame dont rêvent tous les gosses à l'aube de leur carrière de footballeur. Il joue 3 ans à l'OMR avant de rejoindre le Stade algérois de Belcourt avec lequel il remporte le championnat d'Alger (jeunes catégories) en 1937. Au sein de ce club, il avait pour coéquipier Roland Dumas qui deviendra plus tard ministre français des Affaires étrangères. Il ne tardera pas à signer au MC Alger avec qui son nom sera lié pour l'éternité, et ce, après un passage à l'USM Blida.A 26 ans, il décide de passer de l'autre côté de la barrière et abandonne ses crampons (à l'époque des chaussures à barrettes) pour le survêtement d'entraîneur. En 1945, il prend en main la commission technique du RC Kouba, dont il devient le premier entraîneur au lendemain de sa création (1945). Sa vocation était d'être un entraîneur. Mustapha El Kamel, un des pionniers en matière de formation, l'a beaucoup influencé. Un peu plus âgé que lui (de 5 ans), il lui a inculqué l'amour du travail avec les petites catégories.Mustapha El Kamel a lancé la première école de football à Alger en 1967 avec le RC Kouba et il a formé des générations de talentueux footballeurs d'Aït Mesbah à Djillali Aït Chegou, Ould Slimane, Kali? En 1948 Smaïn Khabatou participe à un stage international d'entraîneurs à Reims, en France, et se classe 6e sur une liste de plus de 150 coaches. Au lendemain de l'indépendance, il fait partie du staff technique de l'équipe nationale aux côtés de Kader Firoud.Le 1er janvier 1964, il dirige les Verts contre la RFA au stade du 20 Août (à l'époque Stade municipal) et l'Algérie s'impose 2-0 grâce à des buts signés Ahmed Oudjani (Lens) et Mahi Khennane (Rennes). Deux ans plus tard, cette même équipe de la RFA anime la finale de la Coupe du monde 1966 contre l'Angleterre à Wembley (0-2). Smaïn Khabatou était le témoin privilégié de la jeune histoire du football algérien. Il a entraîné de nombreux clubs, mais celui avec qui il avait les plus solides attaches était le Mouloudia d'Alger qu'il a beaucoup aidé à asseoir sa domination à partir des années 1970.C'est ce monument que l'Algérie et le football ont perdu hier. Depuis le décès de son épouse en 2010, Smaïn Khabatou a tenu vaille que vaille. Son club, le MCA, lui a toujours témoigné sa gratitude et sa reconnaissance pour l'?uvre qu'il a accompli en faveur du doyen des clubs algériens. Il y a quelques jours, le ministre des Sports, le docteur Mohamed Tahmi, l'a honoré lors d'une sympathique cérémonie organisée à Alger. Smaïn Khabatou est parti emportant avec lui une partie de l'histoire du football algérien. Repose en paix ammi Smaïn.




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