Le ton laborieusement enthousiaste et faussement déterminé d'Abdelmalek Sellal annonçant que le Président Abdelaziz Bouteflika déposera ce dimanche sa demande de candidature n'aura trompé personne.Tous ceux qui ont pu le voir et écouter y ont perçu plutôt l'inquiétude de quelqu'un qui est surpris que les choses ne se passent pas vraiment comme il en avait la certitude que la sérénité de celui qui est «sûr de son affaire». Le directeur de campagne de Bouteflika n'est pas seul à suggérer le doute, il en est seulement l'expression la plus flagrante du fait qu'il soit le premier responsable de l'entreprise et celui qui porte sa parole. Dans sa réaction aux manifestations de vendredi passé, le Premier ministre en avait déjà livré la première esquisse. S'il est resté droit sur l'essentiel, il n'en a pas moins donné l'impression de manquer de conviction. Dans la réaffirmation de la candidature de Bouteflika mais aussi dans ce qu'il pensait concéder pour calmer la tempête. Les exigences en la matière étant au niveau où elles sont, on n'a pas prêté l'attention que cela mérite à un Ouyahia clamant le? droit de manifester légal et légitime ! S'en est suivie une succession de «petites choses» qui, additionnées, révèlent quelque cohérence dans le «dispositif» général. Les protestations des journalistes des médias publics tiennent déjà leur première victoire et quelques soutiens notoires commencent à raser les murs, en attendant la ruelle opportune pour tourner. Plus lourde de sens, la «mise en garde» contenue dans le discours de Gaïd Salah diffusée au JT de la journée par l'ENTV a été coupée au 20 heures. Et puis ce fait qui passe inaperçu : en dehors des bunkers d'états-majors qui doivent abriter un minimum de vie, où sont passées les divisions du régime qui, à la même date des autres mandats, seraient en train de parader, étendard au vent, les voix chaudes et les corps en délire ' On savait que le FLN, le RND, le MPA et TAJ avaient des clients à la place des militants, on découvre que les clients ne défendent même pas leur steak ! Il y a deux jours, sur un plateau de télévision, un «bonhomme», invité à un débat sur le sens des manifestations, acquiesçait quasiment à tout ce que disait le vis-à-vis, un député du MSP à qui il était censé porter la contradiction. Il a même apporté de l'eau à son moulin par endroits, alors que ses critiques envers le pouvoir étaient d'une rare virulence. Quelqu'un qui a pris l'antenne au milieu de la discussion n'aurait jamais imaginé que notre bonhomme était un député? du FLN !
Bien évidemment, on peut expliquer tout ça par des cafouillages dus à l'ampleur de la rébellion dont on n'avait pas prévu l'ampleur. Mais les «cafouillages» se ressemblent un peu trop pour ne pas avoir un sens. Il y a déjà le deuxième vendredi et dimanche pour plus de clarté.
S. L.
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Posté Le : 28/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com