Par Karim B. – Au moment même où le président français, Emmanuel Macron, saluait la décision de Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat et de reporter l’élection présidentielle, l’ambassade de France en Algérie lançait une offre d’emploi pour un poste éminemment politique.
En effet, le secrétariat général de la représentation diplomatique française à Alger, dirigée par le revenant Xavier Driencourt, annonce son intention de pourvoir le poste de «chargé de mission société civile» en énumérant les missions échues à celui ou celle qui sera recruté en CDI (contrat à durée indéterminée). Rattaché au service de «coopération et d’action culturelle», le futur chargé de cette mission spécifique «exercera son emploi au sein de l’équipe du pôle gouvernance démocratique et Etat de droit», qui compte un «attaché de coopération et deux chargés de mission».
Son activité «principale» consistera à «concevoir ou participer à la conception de projets d’appui à la société civile algérienne». La recrue algérienne devra «entretenir des relations régulières avec le tissu associatif algérien et français, développer leur mise en réseau, répondre à leurs sollicitations», précise l’ambassade de France qui publie son annonce ouvertement bien qu’il s’agisse clairement d’une action visant à noyauter les associations algériennes. Le chargé de mission doit parler l’arabe couramment, avoir une «connaissance des pratiques du milieu associatif» et, surtout, faire preuve de «discrétion professionnelle».
Cette offre d’emploi coïncide étrangement avec l’ébullition qui caractérise la scène politique algérienne, marquée par des manifestations contre le système. L’initiative française n’est pas sans rappeler son ingérence ouverte dans la guerre civile en Syrie où des organismes ont été mis en place pour relayer la désinformation des puissances occidentales qui ont détruit ce pays dans l’hypothétique espoir de renverser le régime de Bachar Al-Assad solidement appuyé par la Russie.
La France semble vouloir créer une sorte de copie conforme à l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), créé par les officines secrètes et chargé de manipuler l’opinion publique internationale via les médias occidentaux dominants. Le cuisant échec de la politique syrienne de la France ne semble pas avoir servi de leçon au Quai d’Orsay. Ou alors Jean-Yves Le Drian cherche-t-il à rééditer le même coup en Algérie en corrigeant les erreurs commises au Moyen-Orient ?
C’est, en tout cas, peine perdue car les Algériens ont crié en chœur, haut et fort, leur refus catégorique de toute ingérence étrangère, d’où qu’elle vienne
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Posté Le : 14/03/2019
Posté par : sarachatnoir31