Saïd Barkat l'ancien ministre de l'Agriculture et du Développement Rural jusqu'à la fin des années 2000 avant d'être nommé ministre de la Santé et de la Solidarité nationale, pourrait voir son dossier judiciaire s'alourdir davantage.Placé ce dernier lundi 8 juillet sous mandat de dépôt à la prison d'El Harrach par le juge enquêteur près la Cour suprême à Alger, il devrait faire face à plusieurs autres accusations dont celle de pillage du patrimoine de la Coopérative Agricole Régionale Spécialisée en Culture industrielle (Carsci) Lalaymia Lakhdar. Elles ont pour auteurs des milliers d'agriculteurs, éleveurs et autres témoins directs ou indirects du détournement de moyens financiers, biens mobiliers et immobiliers des coopérateurs des wilayas de Annaba et Tarf. «Avec une justice qui étudiera équitablement les faits qu'ils lui sont reprochés, Saïd Barkat ne sortira pas de prison de sitôt. A la dilapidation de deniers publics, conclusions de contrats contraires à la réglementation, mauvaise utilisation de la fonction et falsification de procès-verbaux qui lui sont déjà reprochés, il va falloir ajouter le pillage des cinq unités de transformation (tabac, tomate, olive, coton et matériel agricole), ou de terres agricoles et biens mobiliers et immobiliers s'étendant sur plus de 41 hectares, dont quatre couverts à Annaba et Tarf. Parce qu'ils ont été livrés à l'appétit d'aigrefins que Saïd Barkat a lui-même mis en place, tous ces biens sont en phase de disparition. Après de longues années de combat livré contre ce que les 4.000 coopérateurs qualifient de saboteur de l'agriculture nationale, force est de dire que, si rien n'est fait rapidement, ces structures socio-économiques seront démantelées. Leurs biens mobiliers et immobiliers se comptent par milliers de milliards de centimes. Ils ont été détournés avec le consentement de Saïd Barkat directement impliqué dans l'affaire des 30 milliards DA Ce montant a été versé sur le compte de Amar Saïdani, président de l'APN et P-dg de la Générale des Concessions Agricoles (GCA) ami proche des deux Saïd Bouteflika et Barkat. Les nombreuses dénonciations transmises, preuves à l'appui, par les agriculteurs et les gestionnaires de la Carsci Lalaymia Lakhdar devenue par la suite Capcs n'ont jamais eu de suite. Elles ne l'ont toujours pas de suite à ce jour. Et pourtant, l'inventaire des biens de cette véritable institution indique qu'elle dispose d'un riche patrimoine à Annaba et Tarf et également en France. Ces biens se composent de plusieurs dizaines d'hectares de terre arable, de six unités de production et de transformation de divers produits agricoles (tomate, coton, tabac, olives), d'élevage, de locaux commerciaux, de maisons de maître, une menuiserie, des docks silos, d'une station expérimentale d'élevage (bovins, ovins, caprins, équidés, abeilles), de bâtis, dont ceux formant actuellement les sièges des banques et assurances mutuelles, de santé, dont l'actuelle clinique Saint Thérèse. Même en France du côté de Marseille et d'Aïx en Provence, ces biens sous gestion algérienne sont livrés depuis les années 2000 à la voracité insatiable des remplaçants du même Saïd Berkat. La cession tacite de tout ou partie de ce riche patrimoine et la mauvaise gestion de la coopérative en question ont réduit à néant les acquis accumulés au lendemain de l'indépendance par les adhérents. Toutes les dénonciations par voie de correspondances adressées aux autorités nationales, celles des agriculteurs, cadres dirigeants, presse et par voie de justice, ont fait l'objet de blocage systématique par Saïd Barkat. C'est ce même aboutissement qui a caractérisé les enquêtes judiciaires de la police et de la Gendarmerie. Les multiples saisies opérées par des créanciers, dont la Banque algérienne de développement rural, n'ont pas suscité de réaction du ministère de l'Agriculture de l'époque Saïd Barkat. Assuré d'une totale impunité y compris au lendemain de sa nomination au titre de sénateur représentant le tiers présidentiel, le sieur ne pensait qu'à se remplir ses poches. Celles aussi de son ami Amar Saïdani qui ayant senti le vent tourner, a pris la fuite pour s'installer en famille en France. Depuis des années, son ouverture pour enquête judiciaire et poursuites butait sur les interférences et l'interventionnisme de Saïd Barkat et Amar Saïdani. Avec le «Hirak», l'interpellation et la mise sous mandat de dépôt du premier les langues se délient sur ce dossier.
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Posté Le : 14/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com