Algérie

Le dossier du logement rural passé au crible



Quelque 6200 logements ont été construits sur des terrains agricoles à travers les communes de toutes les daïras, à l'exception de celle d'Oulhaça, en raison surtout de l'indisponibilité des assiettes de terrain devant accueillir ces programmes.La wilaya de Aïn Témouchent a bénéficié au cours des trois derniers quinquennats, c'est-à-dire de 2005 à 2019, de 19 732 aides au logement rural, dont 5048 aides au cours du 3e quinquennat (2015-2019). Si la situation des deux quinquennats a été clôturée à l'exception d'une dizaine de cas, celle du 3e quinquennat est loin de connaître son épilogue, dans la mesure où sur les 5048 aides, 3172 décisions d'attribution ont été délivrées à leurs bénéficiaires dont 1110 logements ont été achevés et 2063 logements sont en cours de réalisation.
Selon les observations de la commission de l'aménagement, des équipements publics et du logement de l'APW de Aïn Témouchent, si les travaux de ce programme ont été lancés, certaines communes trouvent toutefois du mal à présenter les listes nominatives, par crainte d'une réaction des citoyens contestataires dont les noms ne figureraient par sur la liste des bénéficiaires.
Les logements des plus anciens programmes ont été raccordés aux différents réseaux (AEP et assainissement), contrairement au réseau gaz de ville dont les taux de raccordement varient entre 30% et 60%, tandis que les travaux d'aménagement restent tributaires du raccordement au réseau gaz de ville. Selon le diagnostic effectué par la commission, 6210 logements ont été construits sur des terrains agricoles à travers les communes de toutes les daïras, à l'exception de celle d'Oulhaça en raison surtout de l'indisponibilité des assiettes de terrain devant accueillir ces programmes.
Les daïras de Hammam Bou-Hadjar, d'El-Amria et de Aïn El-Arba se taillent la part du lion avec respectivement 1125 habitations, 1320 habitations et 1350 habitations qui ont été réalisées sur des terres agricoles. Quant à la réalité des groupements ruraux et des normes de leur classement, la commission ad hoc pose la question suivante : quelles sont la stratégie et les méthodes susceptibles d'être adoptées pour réhabiliter les groupements ruraux et concrétiser les objectifs tracés dont celui de la lutte contre l'exode rural avec la fixation des familles des fellahs sur leurs terres.
Réponse de Bensekrane Miloud, président de la commission de l'aménagement, des équipements publics et du logement : "Il faudra, entre autres solutions, que l'Etat offre tous les moyens nécessaires au sein de ces groupements, tout en évitant de distinguer l'individu rural du citadin." Parce que la majorité des logements ruraux des 28 communes se situe dans les douars, les petites localités et les exploitations agricoles, l'Etat a élaboré un programme qui a porté ses fruits dans la majorité des communes du territoire national. Le problème des actes de propriété reste toutefois posé.
Ce qui a amené la commission du logement et des équipements publics à se poser la question sur les raisons ayant conduit les services de wilaya à avoir du mal à établir les actes de propriété au profit des citoyens depuis le 1er quinquennat à ce jour. Donc, les problèmes continuent de s'amonceler en raison de l'absence des actes, sachant que les habitations illicites augmentent de plus en plus.
Autre problème dû à l'absence des actes est celui relatif à un surnombre d'interdits sur instruction de l'ancienne wali qui interdisait explicitement tout raccordement aux réseaux de gaz de ville et d'électricité des habitations, à la seule condition de présenter un acte de propriété, quel que soit le type d'habitation, alors que Sonelgaz a généralisé cette opération à toutes les habitations rurales. Ce problème crucial qui existe dans la région devra trouver solution avec la régularisation des actes de propriété.
De ce fait, la commission du logement de l'APW a formulé une série de recommandations comme le changement du style de la réalisation du logement rural. Au lieu d'opter pour le style des groupes d'habitations ou des habitations éparses à travers les exploitations agricoles, il est préférable de réaliser des logements en rez-de-chaussée, en R+1 ou individuels, à condition que le bénéficiaire soit en possession d'un acte de propriété au sein d'un lotissement aménagé, dans la mesure où la majorité des habitations rurales éparses à travers les exploitations agricoles est abandonnée et utilisée dans l'élevage ovin ou comme entrepôts pour le stockage.
Autres propositions de la commission ad hoc : revoir le plan directeur de l'urbanisme de l'ensemble des communes, régulariser les actes des bénéficiaires de logements ruraux, mettre fin à l'hémorragie des habitations illicites horizontales dans les groupements ruraux, mettre des mécanismes dans l'octroi de logements ruraux avec plus de rigueur, au même titre que les conditions pour l'attribution de logements sociaux, et enfin créer une banque de données pour la répartition des quotas des aides des logements ruraux pour les communes d'une façon précise et équitable.

M. LARADJ


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