Algérie

Le don du sang impacté par la Covid-19



Les difficultés à se procurer du sang varient d'un établissement hospitalier à l'autre.La situation devient de plus en plus délicate.Dans les hôpitaux de la wilaya de Jijel, le don du sang enregistre des insuffisances. La pandémie de la Covid-19 a considérablement réduit le nombre des donneurs, qui ne se présentent quasiment plus pour faire don de leur sang comme ils l'avaient toujours fait. Si les difficultés à se procurer du sang varient d'un établissement hospitalier à l'autre, au point de transfusion sanguine (PTS) de l'EPH Bachir-Mentouri d'El-Milia, la situation devient de plus en plus délicate. "Même les donneurs réguliers on les a perdus de vue. Rares sont ceux qui se manifestent pour un don de sang.De plus, on déplore le décès de cinq donneurs connus de notre service", confie le Dr Boudjada, médecin-chef de ce service.
Les difficultés à trouver des donneurs ont impacté l'acte transfusionnel, qui ne dépend plus que des dons familiaux de contrepartie. C'est donc la famille du malade à transfuser qui est appelée à ramener des donneurs. Des appels sont souvent lancés sur les réseaux sociaux pour faire part d'un besoin urgent de sang, notamment pour les groupes rares, les cas d'urgence, les actes opératoires, mais aussi pour les malades atteints d'anémie héréditaire et de cancer. Selon des données du PTS, ces derniers représentent le plus grand nombre de malades à transfuser. Le sang devient de plus en plus rare dans des banques du sang. La situation est tellement difficile que même les collectes ne rapportent qu'un nombre réduit de poches par rapport aux quantités collectées avant le début de cette crise.
Dans certaines mosquées connues pour l'engouement des fidèles pour ces collectes, c'est désormais l'hésitation. "Avant, dans une mosquée connue, quand on atteint le nombre de 50 poches, on commence à ralentir la collecte, mais la dernière fois, on s'est arrêté à 18 poches dans cette mosquée où l'on se bousculait pour donner son sang. C'est dire que l'engouement d'avant cette pandémie n'est plus le même", affirme le Dr Boudjada. Lors de la dernière collecte organisée au campus universitaire de Tassout, à l'occasion de la journée nationale du don de sang le 25 octobre, seulement 21 poches ont été collectées.
"C'est la Covid-19 qui est à l'origine de cette situation. Cette pandémie a vraiment changé les habitudes des gens, même dans le don de sang, ils semblent l'avoir abandonné", poursuit le Dr Boudjada, qui reste formelle : en matière du don de sang, la Covid-19 a tout changé. Ce constat a rendu délicat l'acte transfusionnel, notamment pour une certaine catégorie de malades dépendant de la transfusion pour survivre et ayant des groupes sanguins rares. C'est surtout le cas d'enfants atteints de thalassémie nécessitant des sous-groupes du même phénotype pour être transfusés.
En tout état de cause, en dépit de ces difficultés, le personnel des services de transfusion sanguine continue de batailler pour se procurer du sang. Les collectes qui se sont arrêtées à l'installation de cette crise sanitaire ont repris et restent la voie la plus efficace pour se procurer du sang. Or, depuis l'avènement de cette crise sanitaire majeure, ce sont les donneurs qui font défaut. Dans les services de transfusions sanguines, des mesures sanitaires strictes sont prises pour éviter tout risque de contamination à la Covid-19.

Amor Z.


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