Algérie

Le don d'organes en débat à Tlemcen Thème d'un colloque national



Le don d'organes en débat à Tlemcen                                    Thème d'un colloque national
De notre correspondante à Tlemcen
Amira Bensabeur
«Don d'organes, don de vie» a été le thème du colloque national qui s'est tenu hier à Tlemcen. Cette rencontre scientifique à laquelle ont pris part d'éminents spécialistes a permis de sensibiliser le grand public et le secteur médical sur la question, d'insister sur la mention de donneur d'organes se trouvant sur le certificat de décès et sur les nouvelles techniques de transplantation
Aujourd'hui, malgré la pratique des greffes du c'ur, du rein, du foie et les centaines de transplantations réalisées chaque année en Algérie, cela reste insuffisant et l'attente d'un organe est si longue et des fois impossible. Ce colloque s'inscrit donc, a-t-on expliqué, dans le cadre de la sensibilisation de la population, afin d'augmenter le nombre de donneurs. Le programme de cette assise scientifique a été marqué par plusieurs conférences, notamment celles ayant pour thèmes la «Contribution de l'Islam à l'éthique du don d'organes», «Religion et mort encéphalique», «Réflexion critique sur les réticences avérées à la promotion du don d'organes», «Ethique des dons d'organes et sociétés», «Expérience saoudienne dans le prélèvement d'organes chez les donneurs vivants et décédés»'Cependant et étant donné que le don d'organes est toujours d'une importance vitale, et pour parvenir à bâtir une société de donneurs, cette manifestation, qui s'ajoute à d'autres déjà organisées en Algérie, tente de poser des jalons pour sauver des milliers de vies.Lors de cette rencontre, la vision des religions et grands courant spirituels s'inscrit naturellement dans la question de la mort encéphalique, devait noter le Pr Beloucif Saddek de France. Ce dernier a souligné : «Certains ont proposé que le but initial du diagnostic de mort cérébrale n'était pas de permettre une collecte d'organes en vue de transplantations, mais d'éviter une prolongation inutile d'efforts de réanimation devenus effectivement vains.»L'orateur a abordé la vision spécifique des religions et grands courants spirituels, ainsi que les aspects philosophique ou spirituel'Les conférenciers notamment le Pr G. Hadj Eddine Sari a expliqué l'éthique des dons d'organes à travers une intervention dans laquelle il a évoqué la théorie de l'évolution et la société humaine, de Jahiz à Ibn Khaldoun et de Darwin à Durkheim, ainsi que l'évolution de la science et ses incidences sociales, du nouvel esprit scientifique et ses rapports à la vision de l'être humain' S'agissant des greffes et de la restauration d'organes, le Pr Hadj Allal a indiqué : «La greffe d'organes est devenue courante, bien maîtrisée techniquement, et continue d'évoluer. Beaucoup d'obstacles ont été franchis dans ce domaine, comme le rejet. Nous assistons à un développement exponentiel de la science, avec l'apport de la monotechnologie et des cellules souches. Ces dernières ouvrent une voie nouvelle à la régénération et à la création d'organes, mais reste mal maîtrisée ; elle nécessite cependant un grand débat, au risque de sortir du domaine d'application pathologique et du naturel», dira-t-il.Un débat a été ouvert à chaque fin de séance, et le colloque s'est clôturé par la lecture d'une série de recommandations, notamment la sensibilisation au sein de la société.


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