Au 8 janvier 2012,
le nombre de noms de domaines ".dz" enregistrés
par Network Internet Center (www.nic.dz),
l'organe agréé par l'ICANN pour la gestion du ccTLD .dz relatif à l'Algérie, était
de 3996. Le nanisme de ce chiffre s'explique d'abord par la faiblesse du
marketing qui entoure l'extension ".dz" et
l'incompréhension de la plus-value d'une telle dénomination par les clients
potentiels.
Les pouvoirs
publics souhaitent porter le nombre de noms de domaines ".dz" à un million d'ici 2013. Telle est l'ambition du
plan «e-Algérie 2013» dont l'un des objectifs est
d'«améliorer la visibilité de l'Algérie sur Internet à travers une gestion
efficace du nom de domaine ".dz"». Premier
couac, l'«agence de gestion du nom de domaine .dz»
prévue dans le cadre de cette feuille de route tarde à voir le jour.
De plus, pour
atteindre ce million de noms de domaines, la dictature de la moyenne nous
apprend qu'il faut en créer 58 par heure pendant les 730 jours qui nous
séparent de la fin 2013. Avec un rythme de 2 noms de domaines créés par jours (4012
au 16 janvier 2012) cela parait irréalisable.
Pour encourager
l'enregistrement de sites en «.dz», il faut lever
toutes les contraintes à commencer par les plus banales. Il faut savoir que le
Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST), en
tant que patriarche de l'Internet en Algérie, est sous double tutelle
hiérarchique du Ministère de l'Enseignement supérieur (MESRS) et fonctionnelle
du Ministère de la Postes
et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC).
L'autre contrainte
est liée à l'intitulé et au contrôle d'unicité et de propriété du nom. Elle
relève des compétences de l'Institut national algérien de la propriété
industrielle (INAPI) avec des délais et une paperasse auxquels les Algériens
sont si habitués qu'ils préfèrent s'abstenir d'entreprendre ces démarches.
La dernière
contrainte est d'ordre pratique. Elle concerne les coûts exigés par Wissal.dz qui vont de 30.000 à 110.000 DA l'année pour
chaque adresse. Avec de tels coûts, les clients ne risquent pas de se bousculer
au motif que ce n'est pas un palace pour les sites Internet.
«Le coût de la
bande passante est très élevé»
Selon Djamel Khelifati, manager de la société Kdconcept,
un des Registrar agréé du NIC-DZ pour transmettre les
demandes d'enregistrement de noms de domaines «.dz», qui
compte à son actif 220 noms de domaines, les prix pratiqués ne sont pas élevés.
«Si vous comparez aux autres data center Djaweb et TDA, les prix du CERIST sont très corrects. Le
problème réside dans le coût d'allocation de la bande passante en Algérie, comparée
aux data center à l'étranger, il est très élevé».
Pour lui, «l'infrastructure
du data center du Cerist
s'améliore de jour en jour», mais déplore «une bande passante est limitée à 2
Mo partagée par tous les serveurs du Centre».
Les objectifs de
développement du nom de domaine ".dz" sont
aussi tributaires du degré de confiance des internautes algériens dans les
capacités du Cerist, Wissal
et d'Algérie Télécom.
Pour atteindre
l'objectif du million de domaines ".dz" pour
fin 2013, il faudra peut-être le transformer en opportunités de développement
économique et technologique. La possibilité d'un enregistrement on-line et
gratuit, sans bureaucratie et avec un contrôle à posteriori, des noms de
domaine, dans un seul formulaire, avec une réponse rapide. La deuxième
initiative serait une récompense pécuniaire de tous les internautes qui
produiraient de l'innovation dans un domaine .dz.
Ce qui se précise
au fil du temps, c'est qu'aucun site algérien dans le domaine des libertés
civiles et politiques ne verra le jour en ".dz"
tant que ses promoteurs auront la crainte de subir les foudres de la censure.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Cherif Aïssat
Source : www.lequotidien-oran.com