Algérie

Le dollar freine le baril



Les cours de l'or noir ont replongé sous la barre des 70 dollars à Londres sous la pression d'une devise américaine qui a repris de la vigueur.Le baril enclenche la marche arrière en ce début de semaine. Le pétrole accuse sa seconde séance de baisse consécutive, freiné par le dollar. Les cours de l'or noir ont en effet replongé sous la barre des 70 dollars à Londres sous la pression d'une devise américaine qui a repris de la vigueur. Rien d'alarmant cependant. Ils se maintiennent au-dessus des niveaux de la mi- juillet 2015. Hier vers 12h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 69,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, pour céder 15 cents par rapport à la clôture de lundi. Le recul s'est accentué à 32 cents vers 15 heures. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance se négociait autour des 65,12 dollars pour céder 44 cents.
Il est vrai qu'on était encore loin de la clôture, mais tous les avis penchaient hier pour une nouvelle séance baissière. A qui la faute' Le billet vert est pointé du doigt. «Les références du brut ont continué leur recul après avoir atteint jeudi dernier leur plus haut niveau en trois ans, écrasées par la reprise du dollar», a expliqué Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. La semaine dernière ils avaient essentiellement profité des déclarations contradictoires de l'administration américaine. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, avait affirmé, il y a une semaine jour pour jour, qu'un «dollar faible» était «bon» pour les Etats-Unis. Le billet vert a aussitôt répondu en procédant à un recul significatif. Le président Donald Trump a déclaré l'inverse le lendemain en affirmant qu'il visait bien une devise forte. Ce qui a dérouté les marchés. Ces tribulations jouent directement sur le marché du brut, puisque les barils s'échangent en dollars et que les investisseurs utilisant d'autres devises ont plus ou moins de pouvoir d'achat au gré du cours du dollar, souligne-t-on. «Tant que le dollar américain sera sur la défensive, une chute des prix du pétrole est peu probable», avaient indiqué les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Il en a décidé autrement visiblement. Le dollar s'est ressaisi après avoir enregistré six semaines consécutives de baisse. Jeudi dernier, l'euro avait débordé la barre des 1,25 dollar, il était ensuite retombé dans la zone des 1,23 dollar dans les jours qui ont suivi. Or quand le dollar baisse, cela rend le baril moins cher pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui tend à doper la demande, expliquent les spécialistes. «La spéculation, l'incertitude géopolitique qui menace la production et la faiblesse du dollar ont fait grimper les prix», ont fait remarquer les analystes de UniCredit. Si le baril est fragilisé par un dollar trop fort, il demeure aussi sous la menace permanente de la production des Etats-Unis qui doit établir un record historique en 2018, plus de 10 millions de barils par jour. Ce qui pourrait constituer un frein au rebond des prix du pétrole. La production américaine de brut augmentera de 1,35 million de baril par jour cette année, pour atteindre «un pic historique au-dessus de 10 mbj, dépassant l'Arabie saoudite et rivalisant avec la Russie», si ces deux derniers continuent de limiter leur propre production, avait signalé l'Agence internationale de l'énergie dans son rapport mensuel sur le pétrole, rendu public le 19 janvier. Un sérieux danger pour l'Opep et ses 11 alliés dont la Russie, qui ont décidé de réduire leur offre de 1,8 million de barils par jour pour éponger le surplus qui inonde le marché et qui empêche les prix de rebondir. Pour le moment cela ne s'annonce pas trop mal puisque les stocks américains ont accusé leur 10ème baisse consécutive la semaine dernière. Le baril pourra aussi compter sur d'autres facteurs pour effacer ses pertes de ce début de semaine. Quels sont-ils' «Si les prévisions d'une nouvelle vague de froid sur les Etats-Unis s'avèrent exactes, le recul des prix pourrait n'être que temporaire, car les réserves, déjà à des niveaux relativement bas, pourraient encore reculer», estiment les analystes de UniCredit. De bon augure pour l'économie nationale dont la bonne santé dépend du niveau de ses revenus pétroliers. Pas de panique donc...


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