Algérie

Le document choc du journal «Le Parisien»



Le document choc du journal «Le Parisien»
« C'est une carte qui fait froid dans le dos.» C'est l'expression qu'a donnée le journal «Le Parisien» à la carte qu'il a publié» vendredi 14 février, qui représente les retombées radioactives de l'essai nucléaire français «Gerboise bleue» dans le Sahara algérien. Un impact qui va jusqu'en Centrafrique, au sud, et à la rive nord de la Méditerranée.C'est une carte qui montre clairement les retombées des essais nucléaires français dans le Sahara algérien, réalisés dans les années 1960 en Algérie. Classée «secret défense» sur décision de l'armée, cette carte a été déclassifiée le 4 avril 2013, dans le cadre d'une enquête pénale déclenchée par des vétérans. Elle montre l'ampleur de cette tragédie historique avec des retombées radioactives qui durent des siècles, causant des maladies comme le cancer. Gerboise bleue C'est le nom de code qui avait été donné au tout premier essai nucléaire destiné à tester la première arme nucléaire de la France. Il a été effectué en 1960 dans la région de Reggane, département français du Sahara, durant la guerre d'Algérie. Cette opération s'inscrivait dans le cadre de la politique de dissuasion nucléaire voulue par le général de Gaulle. Son nom de code fait référence à la gerboise, un petit rongeur des steppes, et à la couleur bleue, qui symbolise généralement la France à l'étranger. Les retombées radioactives des essais nucléaires français Sur cette carte dévoilée vendredi, les mesures de l'armée française montrent que, loin de rester enfermées au désert, les retombées ont recouvert toute l'Afrique du Nord et même subsaharienne. Treize jours après le tir de la première bombe aérienne française, la fameuse Gerboise bleue, des retombées radioactives avaient déjà atteint les côtes espagnoles et recouvert la moitié de la Sicile. Dans les documents secret-défense, les militaires assurent qu'elles étaient «généralement très faibles et sans conséquences». «Cela a toujours été le système de défense de l'armée», explique Bruno Barillot, spécialiste des essais nucléaires. C'est lui qui a analysé ces documents déclassifiés, obtenus par les associations qui ont porté plainte. «Sauf que les normes de l'époque étaient beaucoup moins strictes que maintenant et que les progrès de la médecine ont démontré depuis que même de faibles doses peuvent déclencher, dix, vingt ou trente ans plus tard, de graves maladies.» Autre découverte, les militaires reconnaissent qu'à certains endroits, les normes de radioactivité ont été largement dépassées : à Arak, près de Tamanrasset, où l'eau a été fortement contaminée, mais aussi dans la capitale tchadienne, N'Djamena. «La carte du zonage des retombées de Gerboise bleue montre que certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes, tel l'iode 131 ou le césium 137, ont pu être inhalés par les populations malgré leur dilution dans l'atmosphère, explique Bruno Barillot. Personne n'ignore aujourd'hui que ces éléments radioactifs sont à l'origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires.» Parmi les réactions des internautes sur le journal «Le Parisien», à propos de cet article publié, celle d'une Algérienne, habitante au Sahara «Je suis une habitante du Sahara et je peux vous confirmer que les gens de cette génération et même après meurent beaucoup du cancer. Il y a un nombre considérable de cas de cancer. Dans ma famille, tous mes oncles et tantes, y compris mon père et ma mère sont morts de cancer. Ils sont morts entre 50 et 60 ans et il y a très peu de vieux arrivant à 70 ans. La colonisation a été un crime contre l'humanité. Vivement la prise de conscience des peuples, pour un monde meilleur.» «Le dossier de l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie n'est pas clos» Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbès, a affirmé, samedi à Mila, que «le dossier des essais nucléaires effectués par la France en Algérie est lourd voire difficile, et le débat sur ce sujet n'est pas clos». L'indemnisation dépasse le cadre des personnes et pose aussi le problème de l'environnement qui a été pollué suite à ces essais et qui est classé comme zone interdite d'accès aux personnes, d'après les déclarations de M. Abbès à l'APS, lors de la visite de travail et d'inspection du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la wilaya de Mila. Le ministre des Moudjahidine a, par ailleurs, rappelé que la France a promulgué des lois qui indemnisent les victimes des essais nucléaires ayant fourni des dossiers mais à titre individuel, conviant, dans ce cadre, les médias à s'intéresser de plus près à ce dossier, car l'histoire de l'Algérie est riche en enseignements.




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