Algérie

Le diwane, un legs des anciens en perdition Cet art ancestral tarde à être classé patrimoine


Le diwane, un legs des anciens en perdition                                    Cet art ancestral tarde à être classé patrimoine
Legs des anciens, le diwane est un mode de vie ancestral, dont certains de ses disciples, qu'on appelle maâlim (Pl. de maâlem, qui veut dire maître), se battent au quotidien pour sa préservation. Véritables gardiens de cet art transmis de génération en génération depuis un temps inconnu, le diwane qui n'existe qu'en quelques pays d'Afrique, dont l'Algérie, le Maroc, le Mali, le Soudan et la Mauritanie, souffre de nos jours d'un sérieux abandon, non de la part de la société qui considère qu'il fait partie de son identité, mais de la part de ceux qui se disent défenseurs de la culture et du patrimoine immatériel algérien.Parmi les tentatives de sauvegarder le diwane, on citera le meilleur exemple qui est l'organisation annuelle du Festival national de musique diwane qui se tient au berceau de cet art à savoir la ville de Béchar. Déjà à sa 6e édition cet événement peut se vanter d'être organisé par des connaisseurs et enfants de la région à savoir les artistes de la troupe El Ferda de Kenadssa, celle qui a fait le connaître le melhoun aux quatre coins du monde et a fini par l'imposer comme véritable patrimoine.Abritant une compétition qui attire un bon nombre de troupes de diwane venues de différentes régions du pays, ce festival permet, à travers cette action, de booster une certaine dynamique pour cet art et cela en poussant la nouvelle génération à se l'approprier, à le revendiquer et le sauvegarder. Par ailleurs, pour ceux qui sont habitués à ce festival, on notera que parmi ses principaux objectifs c'est celui d'inscrire le diwane comme patrimoine immatériel et le classer. Une classification qui lui ouvrira certainement la voie vers une véritable prise en charge. Comme à chaque année, les maâlim sont venus nombreux à ce festival apportant avec eux tout leur savoir-faire, accompagnés par la nouvelle génération à laquelle ils essayent de transmettre cet héritage. «Le diwane ne s'apprend pas d'une manière officielle, on devient maâlem en côtoyant les aînés et en assistant aux hadrates. Il faut être patient et passionné», nous déclare maâlem Hakem de Béchar. Mais évoluant dans un milieu restreint, ce qui est dû à sa nature mystique, le diwane, art des esclaves comme le rapporte l'histoire, est négligé. Certains ont même tenté de le faire connaître en le fusionnant avec d'autres genres musicaux, ce qui a donné naissance à une nouvelle tendance musicale, au détriment de l'art originel qui, initialement, n'a rien de commercial. Ce désintérêt face au diwane a également laissé libre court à toutes sortes de «profanations». N'importe qui peut se dire maâlem, se permettre de chanter de faux textes et raconter ce qu'il veut sur l'histoire du diwane, sa structure et son évolution. C'est ainsi qu'un grand nombre d'absurdités ont été rapportées au sujet de cet art et de cette musique.
W. S.
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