Algérie

Le disque rayé remis encore à l'air du temps



Le disque rayé remis encore à l'air du temps
On le sait, de tous les pays en voie de développement ceux de la région MENA (Maghreb-Moyen-Orient) sont ceux qui ont monté le moins de projets dans la problématique du climat, malgré les disponibilités financières. En effet, les possibilités ouvertes par le protocole de Kyoto adopté en 1997 avec les projets MDP (mécanisme de développement propre) ou plus près de nous, après le CoP de Copenhague par les Nama's (Nationally Appropriate Mitigation Action) n'ont jamais été investies par ces pays, faute de savoir-faire. Dans ce lot des MENA, l'Algérie est quasi singulière : les équipes investies par le ministère de l'Environnement et le ministère des Affaires étrangères (point focal de cette activité) n'ont réussi à présenter aucun projet malgré des séminaires et des voyages à l'étranger à répétition.C'est simple, faute d'expertise, ces niches financières, qui pouvaient à la fois permettre un transfert de technologie (c'est l'un des buts des Nama's pour suppléer cette carence dans les MDP) et un apport financier, ont été confiées à des bureaucrates des différents ministères. Une dépêche de l'APS datée du 3 juillet nous apprend que "l'Algérie a soumis trois propositions de projets pour bénéficier d'un financement des mécanismes de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques et l'Accord de Paris sur le climat ainsi que d'autres bailleurs de fonds. Ils sont en cours d'élaboration avant d'être présentés et défendus devant les instances concernées". C'est ce qui ressort d'un atelier Algérie-UE sur le renforcement des capacités de la conception de projets climatiques, tenu à Alger, organisé par le ministère des Affaires étrangères (MAE), la délégation de l'Union européenne en Algérie et le projet ClimaSouth. Notons que ce projet de financement a été lancé en 2013.Il concerne la rive sud de la Méditerranée. Après la fin des travaux, le directeur de l'environnement et du développement durable auprès du MAE, Djihad-Eddine Belkas, a indiqué, toujours selon l'APS, que l'Algérie avait mené avec ses propres moyens de multiples actions de lutte contre les impacts du changement climatique, précisant qu'il était indispensable d'?uvrer "pour bénéficier davantage des mécanismes et de financements internationaux dédiés à ce genre de projets". Il ajoute qu'au titre du projet ClimaSouth, deux autres projets liés aux changements climatiques consacrés respectivement à la lutte contre les feux de forêt et à l'adaptation de la zone côtière de l'est du pays aux changements climatiques sont en cours, et ce, en partenariat avec la DGF (Direction générale des forêts), l'ONM (Office national de la météorologie) et l'ANCC (Agence nationale des changements climatiques). Pour les moins initiés, cette agence climat est réduite à une adresse abritée par l'Anat (Agence national de l'aménagement du territoire). Pour le reste, tant que de tels projets ne sont pas confiés à des équipes d'experts avec des cahiers des charges, rien ne peut se faire.Cela fait plus de vingt ans que les fonctionnaires font et défont le monde sans obligation de résultats sur cette problématique. La contradiction est la bienvenue.R. S.


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