Algérie

Le disque rayé du pouvoir



Le disque rayé du pouvoir
Ce n'est assurément pas en tant que chef de parti que Ahmed Ouyahia à répondu aux questions les plus sensibles qui lui ont été posées par les journalistes lors de la conférence de presse qu'il a animée au lendemain de son retour fracassant à la tête du RND. Il a été d'emblée clair pour les cons?urs et confrères qui ont assisté à la conférence de presse qu'il répondait à leurs questionnements en tant que porte-parole du pouvoir. Et qu'en cette qualité, il s'est adressé à travers eux aux différents acteurs politiques qui ont interpellé et pressé le pouvoir en lui formulant des exigences quant à la façon à laquelle il faut recourir pour mettre fin à la crise nationale dans laquelle se débat le pays.Ce n'est donc pas le chef du RND mais le porte-voix du pouvoir dûment mandaté qui a asséné les niet que celui-ci oppose aux propositions qui lui sont parvenues de l'opposition. Aussi bien celle qu'à formulée la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CNLTD) dans sa plate-forme politique que celle avancée par le Front des Forces socialistes ayant trait à l'organisation d'une conférence nationale du consensus. Que celle enfin ayant émané d'Ali Benflis au nom du pôle du changement démocratique prônant l'organisation d'élections présidentielles et législatives anticipées précédées au préalable par la constitution d'une commission nationale électorale indépendante du pouvoir et de l'administration.A tout ce monde Ouyahia à transmis le message que le pouvoir n'a cure de ce qu'ils pensent et agitent. Il s'est acquitté de la tâche en usant comme à son accoutumée de l'ironie et du persiflage. Le pouvoir, qui est dans le refus de tout dialogue avec la classe politique qui s'oppose à ses projets et à sa gouvernance, ne pouvait mandater pour parler en son nom meilleur représentant qu'Ouyahia qui nie depuis toujours et avec un inoxydable aplomb que l'Algérie ne connaît pas de crise politique et qu'il n'y aurait pas nécessité de changement dans le pays. De la prestation d'Ahmed Ouyahia l'on retiendra que le pouvoir n'est pas prêt à concéder qu'il a atteint un degré de déliquescence qui le forcerait à s'ouvrir aux forces politiques agissantes et à la société civile pour clore une fin de règne paralysante pour la nation et procéder à une succession dont le processus découlerait d'un consensus national. Ce pouvoir en est même arrivé à ne plus considérer comme une nécessité vitale pour le pays la construction d'un front intérieur uni. Droit dans ses bottes, il persiste à s'arroger le droit exclusif de savoir ce qui est bon pour l'Algérie et d'agir en conséquence sans tenir compte des objections des uns et des propositions des autres. Pour autant il n'ignore pas que sa prétention se heurte à un mouvement de contestation qui va grandissant tant les Algériens qui y adhèrent sont de plus en plus nombreux et déterminés à ne plus se cantonner dans la réprobation passive ou dans la docilité qui vaut acquiescement. C'est là un basculement qui est en train de s'opérer et qui pourrait conduire le pays sur la voie de l'aventure et vers un inconnu lourd de menaces pour la paix sociale, la stabilité et l'unité nationale.




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