Algérie

Le dispositif Ansej requiert un nouveau souffle



Le dispositif Ansej requiert un nouveau souffle
Nasser HannachiAu niveau de l'antenne de Constantine de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), les demandes de soutien émises par les jeunes ne cessent de croître. En l'espace de trois années un sursaut en nombre aura permis à des centaines d'entreprises de voir le jour au grand bonheur d'une jeunesse minée par le chômage et les tracasseries administratives. Administration évoquée. La protesta de 2012 aura activé les procédures dans les divers dispositifs de l'emploi. Les pouvoirs publics avaient engagé une série de mesures pour apaiser les tensions et se pencher sur les maux de cette frange souffrant de l'oisiveté. Dès lors s'en est suivi un large mouvement de facilitations en faveur des demandeurs d'emplois via ce mécanisme d'appui. L'accalmie financière ne prendra pas le dessus sur le nombre réel des sans emploi à Constantine (c'est le cas pour toutes les régions du pays). Le chômage plane toujours même si sa fréquence enregistre une légère baisse par rapport aux cinq dernières années. «Les dossiers ont été un tant soit peu allégés, mais leur aptitude d'être bancable ne passe pas comme une lettre à la poste», dira un ambitieux universitaire en quête d'un coup de pousse pour monter sa propre entreprise. Et de commenter sur un autre angle : «La difficulté réside dans la mise en place d'un projet porteur à la longue. Il ne s'agit pas seulement de décrocher le prêt bancaire, le plus dur est de le fructifier et de pouvoir le rembourser pour ne pas avoir cette épée de Damoclès. C'est malheureusement des scènes éloquentes. Cela n'arrive pas à tout le monde, mais... c'est inévitable etinextricable si les études préliminaires sont ??floues''.» Le nombre de microentreprises réalisées donne le tournis : plus de 3 000 unités créées, tous secteurs confondus, contrairement à celui relatif à l'enrôlement.À Constantine, la levée des entraves liées à la concrétisation des projetsprésentés aura permis durant l'année 2013 d'enregistrer plus de 1 158 dossiers ficelés et financés à hauteur de 4,3 milliards de dinars, ayant générés près de2 250 postes d'emploi, alors que 263 projets restent en phase d'étude, selon la direction de cet organisme local. Ayant cumulé des remontrances il y a près d'une année, lorsque M. Louh était ministre de l'Emploi, l'Ansej de Constantine s'est depuis attelée à passer en revue tous les dossiers gelés inhérents à la finalisation des demandes émanant des porteurs de projets. La solution de résorber un tant soit peu le chômage à travers l'Ansej n'a pas eu l'effet escompté, de l'avis des observateurs et des jeunes universitaires. Du fait de la rude concurrence qui prévaut sur la scène économique, et des passe-droits qui sont légion. À cela s'ajoute les difficultés liées aux remboursements des banques et des prévisions initiales «assez aléatoire» sur la faisabilité des projets. À ce titre d'ailleurs Constantine a recensé 649 promoteurs, sur un total de 8 765, qui ont déclaré faillite. Ce qui a contraint l'Etat à couvrir cette défaillance en intervenant auprès des banques concernées par les prêts. Il en ressort selon le dernier bilan établi par l'antenne locale de soutien à l'emploi de jeunes, que 708 milliards de dinars, représentant une indemnité, ont été versés aux banques en puisant dans le Fonds de garantie destiné à ce genre de situation. «Le nombre de jeunes promoteurs qui n'ont pu rembourser leur crédit est de l'ordre de 120, et ce, depuis la mise en place de cette antenne. Des poursuites judiciaires sont enclenchées à leur encontre», précise la direction. Le taux de chômage a été revu légèrement à la baisse cette année, puisqu'il est passé de 12,94% à 10% en 2010 pour se stabiliser à moins de 9,5% en 2013, selon les statistiques établies par les services compétents. La courbe devra observer une autre baisse en 2014 ambitionnent les responsables du secteur à Constantine.En dépit de ces indicateurs «officiels» fort prometteurs, le dialogue entre les jeunes porte sur les difficultés rencontrées pour l'octroi des crédits. Une critique rejetée par les responsables qui expliquent que le refus des crédits est motivé par la saturation dans quelques créneaux à l'image des transports, secteur le plus prisé par les jeunes, qui n'arrivent pas à lui trouver un substitut faute d'imagination. Et cela est dû principalement au manque de formation et de persévérance chez les demandeurs de soutien et porteurs deprojets. Les multiples sorties de proximité initiées par la sphère centrale pour se rapprocher des jeunes par le truchement des dispositifs précités ont permis de cerner quelques préoccupations et de réorienter les projets à développer selon la spécificité économique propre à chaque commune. Allant de l'agriculture à la menuiserie, à titre d'exemple, sans omettre la vocation industrielle locale prédominée par la mécanique et l'agroalimentaire. L'Ansej, cette formule salutaire, continue de puiser dans les fonds publics pour mettre sur rail un flux impressionnant de sans-emplois. Personne ne pourra nier cette bouffée d'oxygène insufflée par l'Agence au profit des chômeurs. Mais l'accompagnement des projets se fait timidement au point de fragiliser, voire compromettre, lesnouvelles entreprises, d'où l'inextricable problématique de remboursement. N. H.




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