Algérie

Le discours en moins



Le discours en moins
C'est la première fois que des chiffres accompagnent les appréciations de l'Accord d'association liant, depuis 2005, l'Algérie et l'Union européenne. Il était temps que les choses soient dites de manière précise et surtout sans la moindre passion, puisqu'il est permis à chacun de juger et d'évaluer l'enjeu d'un tel rapport que l'on disait gagnant-gagnant, du moins voulait-on le croire de ce côté-ci de la Méditerranée. Aussi apprend-on, selon des statistiques officielles, que depuis sa conclusion et jusqu'à 2015, les échanges ont été réellement denses. Et ce n'est là qu'une première lecture, car le reste va dévoiler un très grand déséquilibre, appréhendé par certains, il faut bien le reconnaître. Avant même que le démantèlement des barrières douanières soit total, les pays de l'UE ont exporté vers l'Algérie pour plus de 220 milliards de dollars, alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures n'ont pas atteint les 14 milliards de dollars.Enfin, doit-on se dire, c'est clair et dans le même temps en totale contradiction avec le discours de l'époque ? pas tout, il faut en convenir ? puisque l'accord en question n'est intervenu qu'après d'âpres négociations, l'Algérie cherchant constamment à en repousser la conclusion à travers différentes formules. Comme la mise à niveau d'une formule que certains avaient du mal à définir et donc à appliquer.Ou l'obtention d'un moratoire. Elle a eu l'un et l'autre, mais sans résultat probant, peut-être la fin d'une «économie obsolète», comme voulait le croire un ministre de l'époque, ou de ce qui en restait. Son appareil économique, déjà faible, a subi les ravages causés par le terrorisme. Comment alors y faire face, car c'est bien de cela qu'il s'agit, alors que l'Algérie allait automatiquement perdre le milliard de dollars que lui rapportaient annuellement les taxes douanières ' Un manque à gagner pour son économie qu'elle n'a jamais réussi à compenser. C'est le constat qui est fait officiellement et même, apprend-on, celui-ci est partagé par la partie européenne qui a affirmé sa «disposition à apporter les correctifs» à cet accord. C'est l'engagement pris il y a quelques jours et l'on se rend compte, dans la réaction européenne à la forte déception des Algériens, que tout se négocie.Mais comment devrait-on le souligner ' Un débat de spécialistes, très certainement, et rien d'autre. Quant à ces fameux IDE (Investissements directs étrangers), ils n'ont tout simplement jamais été liés à de tels accords, disait-on côté européen. Une vision contestée et même fortement par les Algériens. Quel est donc l'avenir de cet accord ' Tout d'abord, y en a-t-il un ' Les Algériens ne semblent même pas se poser une telle question. Mais ils veulent un accord gagnant-gagnant.




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