Algérie

"Le discours de Bensalah est dépassé"



Les partis, comme les représentants du mouvement populaire, ne voient aucune évolution dans le discours du pouvoir qui maintient sa feuille de route à tout prix.Il renvoie à la case départ. Le discours adressé à la nation, dimanche soir, par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah n'a pas apporté de nouveaux éléments attendus par la classe politique et en particulier le mouvement populaire. Deux mois et demi après le début du mouvement populaire, déclenché le 22 février dernier, l'impasse règne toujours. Les intervenants sur la scène politique sont loin d'être convaincus et affichent, en majorité, leur déception. Les partis, comme les représentants du mouvement populaire, ne voient aucune évolution dans le discours du pouvoir qui maintient sa feuille de route à tout prix. Le président de Jil El Jadid, Soufiane Djilali le dit haut et fort: «C'est une déception totale, après l'échec des consultations politiques, Bensalah revient avec la même feuille de route et appelle au dialogue.» Contacté par nos soins, ce responsable qualifie le discours «d'incompressible». Il estime tout simplement qu'on ne peut pas régler la situation avec les mêmes ingrédients. «Les mêmes causes ramènent les mêmes résultats», affirme-t-il, en guise de résumer la situation. Le patron de Jil Jadid reste convaincu que l'organisation d'une élection présidentielle le 4 juillet prochain, est une chose qui relève de l'impossible. Pour lui, Bensalah fait fausse route en tournant le dos aux aspirations du peuple. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie voit carrément, en ce discours, une insulte. «Le discours de Bensalah est une véritable insulte à l'intelligence du peuple algérien. Un véritable désastre qui nous confirme la logique d'un cinquième mandat sans Bouteflika. Il annonce le maintien de l'élection que le peuple rejette et il parle de continuité et de rupture dans la même phrase», réagit Athmane Mazouz, membre de la direction du parti qui reste confiant en la réponse de la rue. Le MSP de son côté, n'est pas en reste. Le Mouvement de la société pour la paix trouve que c'est un discours dépassé. «C'est un discours mort qui n'est pas à la hauteur des aspirations du peuple, car il n'apporte aucun nouvel élément pour une sortie de crise», regrette Ahmed Cherifi, membre du conseil consultatif. Joint par téléphone, ce député rappelle que le processus auquel appelle Bensalah est rejeté par les partis et le mouvement populaire. «Tous les indices indiquent qu'il est impossible d'organiser l'élection présidentielle le 4 juillet prochain. Nous avons l'impression que Bensalah parle d'une illusion», avance-t-il, en guise d'aiguiser ses propos. Même constat avancé par Abdelwahab Fersaoui, du mouvement RAJ.
«Malheureusement après deux mois et demi du mouvement populaire, nous ne sommes pas suffisants aux yeux de Bensalah pour répondre aux aspirations des Algériens», a-t-il martelé. Fersaoui explique que le maintien de l'agenda de l'élection présidentielle pour le 4 juillet prochain traduit l'absence d'une volonté politique réelle pour opérer le changement. «l'élection sera caduque et représente même un danger pour l'Algérie», a-t-il averti, tout en précisant que le maintien de cette échéance est une autre provocation contre le peuple algérien. Par ailleurs, même les partisans de la voie constitutionnelle ne dissimulent par leur insatisfaction. Le candidat à l'élection présidentielle Ali Ghediri qualifie le discours de Bensalah de dialogue de sourds. «Le peuple réclame une chose et le pouvoir répond par une autre, on assiste à un dialogue de sourds», a-t-il déploré. Tout en soutenant que la voie constitutionnelle est l'unique solution, ce candidat estime qu'il faut qu'il y ait des conditions préalables pour tenir des élections.


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