La donne géopolitique de la crise syrienne, qui mena le monde au bord d'une conflagration, a totalement changé au cours des dernières quarante-huit heures, ce qui pourrait rendre sans objet l'appel d'Obama à «frapper» la Syrie.Barack Obama devait tenter hier soir de rallier davantage d'Américains à sa politique syrienne, tâche compliquée par l'évolution rapide du dossier avec une proposition russe qualifiée de possible «percée importante» par un président au ton soudainement plus conciliant.
Le dirigeant américain, qui avait déjà semblé se raviser le 31 août en réclamant le feu vert du Congrès à l'usage de la force en Syrie alors que des frappes semblaient imminentes, a prévu de prononcer un discours solennel à la nation à 21h01 (aujourd'hui 01h01 GMT) depuis la Maison-Blanche. Il défend depuis dix jours sa décision de déclencher une opération militaire «limitée» contre le régime de Bachar al-Assad accusé de la présumée attaque chimique du 21 août près de Damas, qui aurait fait selon le renseignement américains, 1.429 morts. Mais la Russie a provoqué un nouveau coup de théâtre en annonçant avoir proposé à ses alliés syriens de placer leur stock d'armes chimiques sous contrôle international et de le détruire, une proposition acceptée hier par Damas. Le porte-parole du Kremlin a affirmé que cette question avait été examinée par M.Obama et son homologue russe Vladimir Poutine lors d'un tête-à-tête en marge du G20 la semaine dernière. Après des jours de déclarations fermes, le changement de ton de la Maison Blanche a été spectaculaire:
M.Obama a évoqué lundi une possible «percée importante» et estimé que les menaces américaines avaient «fait réfléchir» le gouvernement Assad. Interrogé sur la possibilité d'une «pause» dans le cheminement vers des frappes, au cas où les armes chimiques seraient sécurisées, M.Obama a répondu «tout à fait, si cela se produit». Mais il a aussi mis en garde contre l'idée de donner carte blanche au gouvernement syrien: «Il nous faut rester sceptiques parce que ce n'est pas ainsi que nous les avons vus fonctionner ces deux dernières années», a-t-il affirmé. Selon son porte-parole Jay Carney, M.Obama prendra acte mardi (hier) soir dans son discours d'une possible avancée diplomatique, mais continuera à argumenter en faveur de frappes punitives.
Les efforts de persuasion du Congrès, en particulier la Chambre, semblent toutefois encore loin d'avoir porté leurs fruits.
Le président, lundi soir, a d'ailleurs avoué ne pas être certain d'obtenir le soutien des élus à un recours à la force. Tout en prévenant qu'ils n'avaient pas besoin du Congrès pour lancer des frappes, M.Obama et son équipe ont mené une opération de grande envergure pour tenter de convaincre les élus, aussi bien à la Chambre des représentants contrôlée par les républicains qu'au Sénat dominé par les alliés démocrates du président.
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Posté Le : 11/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com