Algérie

Le directeur du tourisme dénonce les dérives de la formule



La circulaire interministérielle n°01 du 16 juin 2012, signée en date du 16 juin 2012 entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui du Tourisme et de l'Artisanat, relative au logement chez l'habitant "comme formule d'hébergement touristique", fait débat à Jijel. Neuf ans après sa promulgation, elle a fait l'objet d'une journée d'information pour évoquer les dérives de cette formule à Jijel.Zoubir Boukaâbache, directeur du tourisme, de l'artisanat et du travail familial de la wilaya de Jijel, initiateur de cette rencontre de vulgarisation sur cette circulaire, a mis en lumière l'anarchie qui a caractérisé son application dans cette wilaya.
Le laxisme qui a accompagné l'application de cette circulaire a fait que la formule de l'hébergement chez l'habitant "est devenue une menace sur la famille et la sécurité publique", a soutenu M.Boukaâbache.
"Elle profite à des réseaux de crime, de prostitution et du terrorisme", a-t-il tonné. Pour le représentant de la Sûreté de wilaya, venu intervenir dans les débats autour de cette circulaire, celle-ci représente même une menace sur la sécurité de l'Etat "quand certains louent leurs maisons à des étrangers sans les déclarer".
Le laxisme observé dans la mise en application de cette formule, ayant généré un marché drainant des sommes colossales d'argent, échappant, de surcroît, à tout contrôle, a été dénoncé de bout en bout. Dans les débats, l'on est allé jusqu'à dénoncer une certaine concurrence déloyale sur les hôteliers, "déjà en difficulté à cause de la pandémie de Covid 19".
Appelant à mettre de l'ordre dans l'application de cette circulaire, le directeur du tourisme a appelé à la collaboration du citoyen pour éviter les dérives constatées dans la location de leurs habitations.
"L'Etat a le droit de savoir ce qui se passe dans ce circuit", a-t-il martelé, non sans désigner du doigt des réseaux de rabatteurs qui se sont mis en place pour profiter de cette situation d'anarchie. "Ces affairistes ne se soucient guère des gens auxquels ils louent les appartements qu'ils gèrent en sous-main", a-t-il pesté.
Sur sa lancée, Zoubir Boukaâbache a soutenu que cette formule "a été à l'origine d'une atteinte aux normes de l'urbanisme et d'une agression contre le tissu foncier agricole et touristique".
Le plus déplorable, selon lui, est que cette anarchie ne permet d'avancer aucun chiffre sur le nombre réel des estivants qui passent leurs vacances à Jijel. "Nous ne savons rien, nous sommes dans le flou", a-t-il déploré.
Une intervenante représentant l'APC d'El-Aouana a évoqué l'impossibilité d'une application de cette circulaire dans ses termes actuels, conditionnant le logement chez l'habitant par un acte de propriété. "80% des logements loués ne disposent pas de cet acte", a-t-elle souligné. Pour revoir ses modalités d'application, cette circulaire est en cours de révision et d'enrichissement, d'où l'ouverture de ce débat.

Amor Z


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