Le directeur des Transports limogé

Le directeur des Transports, Bachir Hallali, a été limogé. « Cette décision a été prise par la tutelle pour faire sortir le secteur des transports de sa léthargie, qui a eu des conséquences négatives sur les principaux projets de développement des réseaux de transport adoptés par les pouvoirs publics dans la wilaya de Tlemcen », a annoncé à notre journal ce lundi une source de la direction des Transports de la wilaya de Tlemcen. Il est remplacé provisoirement par un fonctionnaire de cette direction, en attendant la désignation officielle d'un nouveau directeur. L'ex-directeur est pointé du doigt pour le manque d'initiative permettant de relancer le secteur des transports. De nombreux projets accusent un retard flagrant par rapport à leurs délais de réalisations préétablis. L'on peut citer le grand chantier de la double voie électrifiée, de la ligne à grande vitesse devant relier Tlemcen à la frontière algéro-marocaine sur une distance d'environ 75 km avec des trains pouvant approcher les 200 km à l'heure, qui comporte de nombreux viaducs et tunnels, le chantier de la nouvelle gare routière d'Abou-Tachfine, que les citoyens attendent avec impatience pour diminuer le trafic de circulation et désengorger la ville. Rappelons, dans ce cadre, l'effondrement total d'une dalle pendant le coulage de béton, qui a causé récemment un mort et 12 blessés.De graves manquements au code du travail ont, en outre, été relevés par les enquêteurs de ce tragique accident de travail dont le maître d'ouvrage n'est autre que la direction des Transports de Tlemcen. Une autre défaillance a aggravé la situation des transports à Tlemcen, il s'agit de l'aéroport international Messali-Hadj, une infrastructure qui a coûté des yeux à la tête, mais qui manque crucialement de lignes aériennes pour desservir la wilaya vers d'autres cieux (Djeddah, Alicante, Casablanca…). Aujourd'hui, les nombreux voyageurs de Tlemcen sont obligés de se rendre à Oran pour leur déplacement vers La Mecque, l'Espagne ou le Maroc. Le retard accusé par les services de la direction des Transports dans la mise en ?uvre des études de faisabilité du projet de tramway pour la ville de Tlemcen a aggravé la situation. Ensuite, la bureaucratie a mis en difficulté plusieurs opérateurs (moniteurs d'auto-écoles et transporteurs privés de bus, Karsan, taxis…), qui se plaignaient tout le temps des mauvaises prestations fournies par cette direction qui s'opposait tout le temps au dialogue constructif avec tous les partenaires. Il existe aujourd'hui une sorte d'injustice chez ces nombreux opérateurs, qui ont à maintes reprises organisé des sit-in devant le siège de la direction des Transports de Tlemcen pour dénoncer la bureaucratie et l'absence de soutien tant promis par les pouvoirs publics. Il faut le dire, le manque de transports, l'insuffisance des aires de stationnement et des infrastructures routières et de voyages dans les grandes villes de la wilaya, comme Tlemcen, Maghnia, Sebdou, Ghazaouet, Nedroma, Remchi, et Mansourah, n'ont pas arrangé les choses dans ce secteur stratégique en relation direct avec le citoyen. Le secteur a manqué crucialement de mesures de relance et d'initiatives, ce qui a laissé le terrain libre à la crise des transports et à l'informel et aux opérateurs non structurés pour gagner encore du terrain.