Algérie

Le directeur de l’Institut Régional de Formation Musicale d’Oran à La voix de l’Oranie



«La musique est une discipline noble» L’Institut Régional de Formation Musicale d’Oran est le seul établissement à Oran spécialisé dans la formation d’enseignants en musique. Cette institution qui était au départ une simple annexe de l’Institut National de Musique d’Alger, sera promue, en 1992, Institut Régional de Musique d’Oran qui formera plusieurs générations d’enseignants et d’instrumentistes et auquel on adjoindra, depuis trois ans déjà, une première annexe à Relizane. C’est M. Kada Benchiha, ancien élève de l’Institut National de Musique d’Alger, de l’Institut d’Art dramatique de Bordj El-Kiffan, puis de l’Institut d’Etat de Musique de Moscou de 1978 à 1984, qui présidera aux destinées de cet Institut. Ancien enseignant et directeur de cet Institut de 1988 à 2003, il recouvre ses fonctions cette année après un passage à Annaba où il devait lancer une annexe de l’IRFM de Batna. A l’occasion du coup d’envoi de l’année pédagogique 2008-2009, il a bien voulu se confier à La Voix de l’Oranie sur la situation de l’IRFM et des perspectives d’avenir. -La voix de l’Oranie: Vous avez organisé, la semaine dernière, une cérémonie en l’honneur de votre dernière promotion. Comment se présente la nouvelle année pédagogique? -M. Kada Benchiha: Effectivement, nous avons fêté la semaine dernière la sortie de la dernière promotion, en même temps que le coup d’envoi de la nouvelle année qui, nous espérons, sera meilleure que la précédente puisque toutes les conditions ont été réunies: instruments de musique, professeurs, tous les moyens pédagogiques sont disponibles. Reste, bien sûr, le travail des étudiants. -Quel est le nombre d’étudiants inscrits dans cet institut et comment sont-ils répartis? -De la première à la cinquième année, nous avons environ quarante étudiants. C’est très peu. Mais cette année, à partir du 13 octobre, il y aura une nouvelle vague de 28 étudiants qui viendra rejoindre les bancs de l’Institut. Cela va faire presque quatre vingt élèves. -Quelles sont les matières enseignées à l’Institut? -En plus des matières théoriques, il y a la spécialité par instrument. Il y a, comme vous le savez, plusieurs spécialités: les instruments à vent (clarinette, trompette, hautbois, flûte, etc.), les instruments à corde (guitare, violon, violoncelle et le piano)... etc. En tout, sept à huit spécialités. Bien sûr, l’Institut demande encore plus, mais on ne trouve pas à chaque coin de rue un professeur de musique. Il y a bien sûr un tronc commun qui englobe les matières de l’enseignement général et le solfège. L’Institut est destiné à former de futurs professeurs qui doivent être en mesure de transmettre le message. Ils sont censés détenir un certain bagage intellectuel. -Votre Institut forme donc uniquement des professeurs de musique? -Nous formons des professeurs pour l’enseignement mais aussi des instrumentistes pour les orchestres. Les plus doués pourront, s’ils le désirent, poursuivre des études supérieures à l’Institut National de musique d’Alger pour préparer une licence. Les autres peuvent rejoindre des groupes de musique, il y a aussi cette possibilité. On essaie de créer une annexe de l’Orchestre National Symphonique à Oran pour que ces musiciens ne se perdent pas dans la nature, ils auront ainsi la possibilité d’être récupérés dans un orchestre d’Oran. -Qu’en est-il advenu de l’orchestre composé d’élèves de l’IRFM qui a eu à se produire à maintes occasions, notamment lors du passage du président de la République à Oran? -L’orchestre existe toujours, malheureusement, j’ai pu constater à mon retour à l’IRFM qu’il y avait beaucoup de lacunes. Nous avons essayé de les combler. Nous avons un orchestre extraordinaire. D’ailleurs, il a joué la semaine dernière pour la cérémonie en l’honneur des promus et ce mercredi, il devra se produire à l’annexe de l’IRFM à Relizane pour la remise des diplômes aux nouveaux promus et le coup d’envoi de la nouvelle année pédagogique. -Comment se passent les choses dans cette annexe? -Mis à part le problème des locaux, tout va pour le mieux. Cette annexe existe depuis déjà trois ans et compte une trentaine d’élèves. J’ai eu d’ailleurs l’occasion d’assister à des examens et je peux dire que le niveau des élèves est excellent. -Vous n’envisagez pas de créer d’autres annexes dans d’autres villes de la région? -Nous lancerons bientôt une annexe à Sidi Bel-Abbès, des locaux bien équipés existent et on attend seulement la décision de création. Les annexes sont appelées à se multiplier. Celle de Bechar devra suivre incessamment ainsi qu’à Tiaret et Tlemcen. -Quelles sont les conditions d’entrée à l’IRFM? -Il existe deux formules: un cursus de 4 années d’études pour les titulaires ayant le niveau de la troisième année secondaire et celui de 6 années pour ceux ayant le niveau de 1ère année moyenne. On a opté pour le niveau de troisième année secondaire parce que les étudiants arrivaient avec un niveau assez faible. Et puis, les jeunes ne font pas encore confiance à cette discipline. -Votre avis de spécialiste sur l’enseignement de la musique dans les établissements scolaires? -La musique est une discipline noble, je ne comprends pas pourquoi elle est délaissée. L’enseignement musical est une éducation, c’est un langage universel. Un musicien japonais et un musicien algérien peuvent se comprendre avec comme seul langage, la musique et sans avoir besoin de converser. Moi, ça me ferait plaisir de voir mon fils entamer un cours de musique après un cours de mathématiques pour se détendre. Entretien réalisé par G. Morad


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