Algérie

Le directeur de l'hôpital et la directrice de garde agressés



L'insécurité se propage dans tous les hôpitaux du pays notamment en cette période de pandémie de Coronavirus. En effet, alors qu'une agression était enregistrée à l'hôpital de Bouira, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le directeur et la directrice de garde du pavillon des urgences de l'hôpital Krim-Belkacem de Draâ El-Mizan ont été agressés verbalement par des accompagnateurs de malades. "Avant-hier matin, dès que je suis arrivé au portail de l'hôpital, j'ai invité un accompagnateur de malade à porter un masque. Il a refusé. Lorsque je lui ai interdit l'accès, il s'est mis à me traiter de tous les noms. En dépit de cela, nous avons pris en charge sa famille. Les agents de sécurité l'ont accompagné jusqu'au portail. Cependant, il continuait à me prendre pour cible", se plaint le directeur de cet EPH, Lounès Bounous, qui affirme avoir été contraint de faire appel aux services de sécurité."Devant son comportement agressif, j'ai appelé les policiers. Ces derniers ont essayé de le raisonner, mais il ne voulait rien entendre puisqu'il a refusé de présenter des excuses, et mieux encore, il a continué à m'insulter. En tout cas, il a été entendu par la police. Je ne tolérerai pas des comportements pareils dans cette structure où le personnel soignant est entièrement épuisé", déclare-t-il. Concernant l'autre agression dont a été l'objet la directrice de garde, M. Bounous nous a expliqué que les faits se sont produits mardi dernier vers 14h lorsqu'un homme âgé de 83 ans a été évacué par ses proches au service des urgences.
"Après l'avoir ausculté, le médecin lui a demandé un scanner. Il a été transporté par l'ambulance de l'hôpital, ventilé et mis sous oxygène vers un laboratoire privé. Au retour, le médecin a relevé chez lui les symptômes de la Covid-19 grâce à la TDM et a décidé de le mettre en isolement", raconte notre interlocuteur qui indique que des personnes, ainsi que des membres de la famille du patient ont empêché le personnel soignant de le faire descendre de l'ambulance.
"Il y a eu alors une cacophonie et des insultes de partout avant que la police n'arrive. Le médecin a eu un malaise après les agressions acerbes qu'il a subies", dénonce-t-il. Dans la soirée, le malade a rendu l'âme, a-t-il précisé. Selon le directeur de l'EPH, durant la même journée, le service Covid-19 a déploré deux autres victimes. Il s'agit d'un homme de 63 ans et d'une fillette de 12 ans. Le même responsable a, ainsi, appelé la population à respecter le port du masque et à éviter des déplacements inutiles à l'hôpital en ces moments où le virus circule.
De son côté, le docteur Mékiri, engagé dans la lutte contre ce virus mortel, a lancé un cri de détresse devant cette situation intenable où le personnel soignant paye beaucoup pour son engagement indéfectible pour vaincre cette maudite maladie. S'agissant de la situation épidémiologique dans cette région, les responsables de cet EPH ont expliqué que jusqu'à hier, il y avait encore 18 patients hospitalisés au service Covid alors que 2 ont quitté leur lit.
À noter que cet EPH qui reçoit des malades non seulement de la région, mais aussi des localités limitrophes des wilayas de Bouira et de Boumerdès est doté d'un seul respirateur.
O. Ghilès


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