Il est prévu que le taux de change du dinar vis-à-vis du dollar américain soit "de 123 en 2020, 128 en 2021 et 133 dinars pour un dollar en 2022". La valeur de la monnaie nationale devra passer de 120 dinars pour un dollar actuellement à 133 dinars pour un dollar dans les deux prochaines années, tandis que l'inflation grimpera en parallèle pour avoisiner les 6% à la même échéance, font ressortir les cadrages économiques et financiers prévus à travers le projet de loi de finances pour l'exercice à venir (PLF2020). Ainsi, selon les projections intégrées dans ce texte, le taux de change prévu du dinar algérien vis-à-vis du dollar américain "est de 123 pour 2020, 128 pour 2021 et 133 dinars pour un dollar en 2022".En parallèle, le taux d'inflation devra suivre une courbe ascendante pour s'établir à 4,1% l'année prochaine, puis 5,05% en 2021, avant d'atteindre un niveau de 5,84% l'année d'après. Au premier semestre de l'année en cours, les données officielles indiquent que la parité du dinar a connu une dépréciation moyenne calculée à 3,4% par rapport à la monnaie américaine. Et, compte tenu de la dégradation en présence des principales variables macroéconomiques et macrofinancières, cette tendance à la dépréciation devra s'accentuer davantage à court et moyen termes, d'autant que la valeur du dinar est considérée par nombre d'experts, mais aussi par des institutions financières internationales, comme nettement surévaluée par rapport à la réalité des fondamentaux de l'économie nationale.Tels que projetés à travers le PLF 2020, les cadrages financiers sur les deux prochaines années tablent en ce sens sur une poursuite très nette de la tendance à l'érosion du stock de réserves de change officielles, qui sous-tendent, faut-il le souligner, à la fois la solvabilité extérieure du pays et la valeur de la monnaie nationale.
Ainsi, selon les prévisions contenues dans ledit projet de loi, le fameux matelas de devises de l'Algérie, qui caracolait il y a à peine 5 ans à un niveau proche des 200 milliards de dollars, devrait enregistrer durant les deux années à venir, "une contraction continue", et ce, malgré une nette atténuation attendue du déficit de la balance des paiements, qui devrait passer ainsi essentiellement par l'ajustement des importations ou par une probable amélioration des exportations d'hydrocarbures. Quoi qu'il en soit, le PLF 2020 prévoit que l'encours des réserves de change officielles devrait continuer à s'amoindrir pour passer de 60,1 milliards de dollars à la fin de l'année en cours, à 51,6 milliards de dollars en 2020, soit l'équivalent d'un peu moins d'une année et demie d'importation.
Sur la période 2021 à 2022, cette tendance devrait encore s'accélérer selon les mêmes projections, l'épargne en devises du pays devant ainsi baisser encore à 45,1 milliards de dollars, puis à 40 milliards d'ici à peine deux ans, soit respectivement 11 et 10 mois d'importation à la fin de la période en question. Dans l'ensemble, la mauvaise tenue des fondamentaux, conjuguée à de probables ajustements indispensables pour rééquilibrer les finances extérieures et ouvrir par la même la voie à l'endettement externe, charriera à coup sûr un glissement nécessaire de la valeur du dinar pour la ramener à des parités plus réalistes, avec en parallèle, des poussées inflationnistes assurément difficiles à contenir à des proportions soutenables. Dans cet ordre d'idées, nous explique l'expert en économie et finances, Nour Meddahi, "le seul moyen efficace pour stopper l'érosion rapide des réserves de change est la baisse du dinar, car il est très largement surévalué".
Selon lui, un dollar devrait être à au moins 160 dinars, alors qu'"il est actuellement à 120 DA et que le projet de loi de finances le prévoit à 123 DA". Depuis juin 2016 et la nomination de Mohamed Loukal à la tête de la Banque d'Algérie, l'ajustement de la monnaie nationale, avance notre interlocuteur, "est presque gelé puisqu'à l'époque un dollar valait 110 DA et nous assistons à toutes sortes de gesticulations possibles tant que les réserves de change seront au-dessus de 10 milliards de dollars". Quand ce seuil sera atteint, prévient-il en définitive, "ces gesticulations s'arrêteront, et malheureusement, nous risquons d'assister à une dévaluation brutale et massive du dinar pouvant amener l'inflation à dépasser les 30%". Un scénario catastrophe encore évitable, selon le même expert, pour peu que s'opère, juge-t-il, un réel changement de gouvernance politique.
Akli Rezouali
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Posté Le : 20/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Akli REZOUALI
Source : www.liberte-algerie.com