Algérie

Le dilemme des recouvrements


La direction de distribution de Tizi-Ouzou vient d'annoncer le lancement imminent de sa campagne de recouvrement des créances détenues auprès de ses clients de diverses catégories. Des redevances qui s'élèveraient selon son communiqué, à 263 milliards de centimes à fin août 2023. La direction de distribution de la Sonelgaz précise, justement, que ces dettes sont tenues auprès des ménages, les entreprises du secteur privé et du secteur public.Aussi, quelque 150 milliards de centimes sont redevables par des clients ordinaires (ménages et non- ménages), 44 milliards de centimes dus par des clients du secteur privé tandis que le secteur public «accapare» quelque 69 milliards de centimes de dettes.
Afin de réussir cette opération de recouvrement de ses créances, ladite direction de distribution de l'électricité et du gaz de la wilaya de Tizi-Ouzou a procédé au renforcement du personnel de ses agences commerciales par les agents des services techniques électricité et gaz. Cette campagne, notons-le, entre dans le cadre de l'opération baptisée Tashil en vue de recouvrer les créances, à ce jour impayées.
À ce titre et afin d'éviter de recourir à d'autres procédures pour percevoir ces créances, explique-t-on dans le même communiqué, la direction de distribution de Tizi Ouzou lance un appel à ses clients afin qu'ils s'acquittent de leurs redevances, à travers les différents modes et formules de paiement proposés par la société. En effet, les clients ayant encore des factures impayées, ont la possibilité de payer au niveau de toutes les agences commerciales et bureaux de poste existant à travers le territoire national en espèces ou par TPE, ainsi que la possibilité de paiement en ligne par la carte CIB. Par ailleurs, afin d'éviter de prendre à la gorge ses clients, la même direction rassure en expliquant que ces derniers ont tout de même la possibilité d'obtenir des échéanciers de paiement négociés et arrêtés en fonction du nombre de factures, du montant des créances et de leur niveau de solvabilité.
En fait, le problème est beaucoup plus compliqué qu'une question de recouvrement des créances. Même s'il est en effet, facile de contraindre un abonné de s'acquitter de ses dettes via la coupure, il n'en est pas de même pour les clients du secteur privé et public. Des administrations et des collectivités locales sont dans cette situation vis-à-vis de la Sonelgaz, avec des créances très importantes. Mais en coupant l'électricité à une entreprise, à titre d'exemple, c'est tout l'outil de travail qui s'en trouve pénalisé. L'arrêt d'activité d'une entreprise publique ou privée, à cause de l'absence d'électricité, peut mettre des travailleurs au chômage et des familles en situation de précarité. Ce qui rend, à ce niveau, la décision de recouvrer par la dissuasion fortement compliquée.
Enfin, le problème de créances n'est, par ailleurs pas spécifique à la distribution de l'électricité mais aussi à celle de l'eau potable. Deux volets où le recouvrement est plus facile chez les particuliers. Au niveau du privé et du domaine public, c'est un véritable dilemme.
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