Algérie

Le dilemme de Barack Obama



Le prix Nobel de la paix qui vient de lui être décerné n'arrange visiblement pas les affaires du président américain, Barack Obama, obligé, ne cesse-t-il de déclarer, de finir la guerre en Afghanistan léguée par son prédécesseur. Mais pas à n'importe quel prix, le mieux étant de la gagner, sinon de ne pas la perdre, selon une règle bien américaine. Plus clairement, ce qui est manifeste comme en attestent les différents rapports militaires, l'on assiste à un retour en force des talibans, favorisé par ailleurs par le pouvoir en place accusé de nombreux maux qui auraient desservi et même contrarié la politique des Etats-Unis.Autant dire, afin d'éviter l'idée d'échec, un risque réel, selon les généraux américains, que beaucoup reste à faire. Destinataire de ces rapports, Barack Obama se donne visiblement le temps. Ou encore de se montrer particulièrement jaloux de ses prérogatives constitutionnelles qui font de lui le commandant en chef des forces américaines. Une manière de contrer les différents lobbies qui s'agitent autour de cette guerre. Il a dû le faire savoir, notamment au général Stanley McChrystal, le chef des troupes US en Afghanistan, qui veut 60 000 soldats supplémentaires, malgré l'opposition grandissante de l'opinion américaine qui craint un nouveau Vietnam. Un commandant qui ne craint pas par ailleurs d'aller à l'encontre de l'obligation de réserve que lui impose son statut, pour mettre en garde contre ce qu'il appelle le « chaos-istan ».Contre l'avis de la Maison-Blanche bien entendu. Sans renforts dans les douze mois, assure le général, la mission afghane court à l'échec. C'est l'avis d'un homme de terrain, et pas n'importe qui, lui qui y a été affecté pour donner plus de consistance à la politique dite civile des Etats-Unis. Après tant de bavures, il est vrai. C'est à cet instant que sont apparus les anti-guerre, des élus cette fois venus gonfler un mouvement qui existe déjà. Comme durant les années soixante et l'opposition à la guerre du Vietnam. Dans une moindre mesure, dira-t-on, se retrouve une partie de la majorité démocrate au Congrès qui penche quant à elle pour un calendrier de retrait. C'est véritablement le dilemme de Barack Obama que son entourage dit, par ailleurs, mécontent de l'absence de progrès à Kaboul en termes de gouvernance, de lutte contre la corruption et de sécurité. A vrai dire, ce n'est pas un verdict, mais pour un réquisitoire, il est bien lourd, au moment où l'ONU constate des fraudes considérables, et que de nombreux pays s'inquiètent du développement du trafic d'opium. « Tout ça pour ça », se dit-on à Washington, une interrogation portée, sinon propulsée, par le coût de cette guerre par ces temps de crise économique. Obama se donne du temps, car il sait qu'il doit prendre des décisions d'une portée stratégique.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)