Algérie

Le diktat du transport privé



Après que l'Etusa eut majoré son tarif de 50%, suite à une décision ministérielle, voilà que le transport commun privé décide de passer à l'action sur l'ensemble des lignes urbaines qu'il assure. Ces opérateurs privés, qui mènent la danse urbaine comme bon leur semble, alignent le prix de la correspondance sur celui de l'opérateur public. Ils annoncent la couleur, en affichant la nouvelle tarification, noir sur blanc et en gros caractères, dans la cabine de leur minibus Isuzu. Comme çà, les passagers ne feindront pas ignorer la nouvelle mesure et n'auront pas à maugréer le nouveau tarif qui entrera en vigueur dans les jours à venir. « A partir du 1er août, le tarif de la ligne Basetta-Chevalier - (lisez bien messieurs les correcteurs Chevalier et non Chevalley !- les augustes opérateurs ne sachant ni lire ni écrire sachant par contre compter) sera de 15 au lieu de 10 DA », lit-on sur un écriteau ' sans le cachet humide du syndicat ' placardé derrière la grille du chauffeur du microbus et bien apparent pour tous les usagers.N'est-ce pas une manière bien habile de mettre les usagers dans le bain, les préparer à cette hausse et résorber, du coup, leur courroux avant la mise en pratique du nouveau répertoire de tarification ' Et passe pour les tarifs des autres dessertes qui suivront, bien entendu, la courbe ascendante. C'est logique, me diriez-vous ! Le prix du ticket arrêté par l'opérateur doit être indexé sur le coût de la vie ! Vous pouvez aussi me rendre à l'évidence en m'assénant : pourquoi l'augmentation est valable pour l'Etusa et non pour le secteur privé ' Sauf que je m'interroge sur cette corporation qui anime un secteur gagné au fil des ans par l'anarchie. Celle-là même qui juge bon de pondre sa « circulaire », à l'insu du département de tutelle, sans l'aval des syndicats à laquelle elle est affiliée (UGCCA ou SNTT) et, il va sans dire, au mépris de l'usager qui doit débourser sans rouspéter, encore moins sourciller' C'est du dédain, voire de la voyouterie, celle de « tâg aâla man tâg » pour coller un tant soit peu à l'expression vernaculaire de nos pôvres hères. Eh oui, chacun semble avoir son petit bled dans sa tête. Chacun impose son diktat et son tarif, selon son bon vouloir. Tout en ramenant au plus bas la qualité du service public, par la grâce d'un laisser-aller public criant.


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