Algérie

Le diktat des maquignons et des éleveurs



Après la décision de fermeture des marchés à bestiaux et l'interdiction de points de vente du mouton de l'Aïd à cause de la pandémie de coronavirus, les maquignons et les éleveurs étaient désemparés. En effet, le manque à gagner est énorme. Certains se sont précipités pour vendre à tout-venant et les prix étaient depuis quelques semaines abordables. Selon un éleveur rencontré à Ouled Saber, une localité sise à quelques kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Sétif, son voisin a bradé son troupeau en cédant ses moutons entre 35 000 et 40 000 DA. Cependant, quelques jours après, à l'approche de la fête de l'Aïd, les prix ont flambé. "Les prix de ces bêtes sont fixes.Le prix des moutons qui sont de ce côté-là (de taille moyenne) est de 55 000 DA, celui des autres qui sont au fond (de plus grande taille) est de 57 000 DA . Je n'accepte aucune négociation. C'est à prendre ou à laisser", nous dira le vendeur. D'autres spécialistes indiquent que la flambée des prix est due à la ruée sur les maquignons, à cause de la fermeture des marchés à bestiaux. "La mévente a, au début, entraîné une baisse des prix car les gens n'étaient pas sûrs de sacrifier le mouton. Cependant, après que les autorités ont autorisé le sacrifice sous conditions, il y a eu une grande demande, et comme les marchés sont fermés, les maquignons ont imposé leur loi, voire leurs prix", nous dira un vétérinaire.
"Les citoyens s'attendaient à ce que les prix chutent car la baisse de la consommation de viande induite essentiellement par la fermeture des cités universitaires, des cantines scolaires et autres restaurants, devrait avoir un impact sur les prix, cependant, la réalité est tout autre. Nous assistons à une stabilité des prix dans certains endroits et à une hausse dans d'autres." De son côté, un autre connaisseur a indiqué que les prix ne sont pas loin de ceux de l'année dernière, car il y a mévente et beaucoup de travailleurs, notamment les journaliers qui ont vu leur pouvoir d'achat dégringoler, ne comptent pas sacrifier le mouton. La situation financière précaire a compromis la pratique du sacrifice de l'Aïd. En attendant les prochains jours qui d'habitude connaissent une baisse des prix, il est sûr que le nombre de bêtes qui seront sacrifiées cette année ne sera pas le même que celui des années précédentes.
FAOUZI SENOUSSAOUI


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