Algérie

Le diktat des DJS



Des dizaines de travailleurs du secteur de la jeunesse et des sports, suspendus abusivement de leurs postes il y a quelques mois dans plusieurs Directions de la jeunesse et des sports (DJS) du pays, et malgré des instructions fermes de RaoufBernaoui, installé depuis près de deux mois à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), n'ont toujours pas réintégré leurs postes.En effet, les travailleurs et fonctionnaires des DJS d'Alger, Mascara, M'sila et Constantine, pour ne citer que ceux-là, n'ont toujours pas été réintégrés dans leurs postes par les premiers responsables de ces DJS, malgré des notes officielles dont ils ont été destinataires de la part de la Direction des ressources humaines et des ?uvres sociales (DRH) du MJS.
Des écrits officiels datant du mois d'avril dernier, soit depuis plus d'un mois, et dont nous détenons des copies, non suivis d'application par les DJS en question, faisant ainsi fi des instructions et des décisions du MJS. Ceci démontre bien l'abus dont sont victimes ces travailleurs et fonctionnaires de la part des DJS en question, qui subissent ainsi le diktat des directeurs des secteurs dans les différentes des wilayas, au point de ne pas se soumettre aux instructions et décisions de leur hiérarchie.
«Régularisations» au lieu de «réintégrations»
Le plus intrigant dans cette affaire de réintégrations décidées par le MJS, des travailleurs et fonctionnaires suspendus par des DJS, au-delà du mépris de ces derniers qui font fi des directives de leur hiérarchie, c'est la formulation faite par le DRH, Boualem Bellil, dans les correspondances qu'il a adressées aux responsables du secteur des wilayas concernées.
En effet, à la lecture des décisions en question, on notera qu'il est mentionné que les DJS sont tenus de «régulariser» la situation des travailleurs suspendus et nommément cités individuellement dans chaque correspondance, et non de les «réintégrer», comme décidé par le MJS.
Des décisions que Raouf Bernaoui avait pourtant prises à la mi-avril dernier, en recevant les travailleurs en question au niveau de son bureau au MJS sis à la place du 1er Mai (Alger), après une énième journée de protestations de dizaines de travailleurs, réclamant un redressement au sein du ministère et du secteur, dans le cadre du hirak national que connaît le pays depuis le 22 février dernier.
Lors de l'audience accordée par Bernaoui à ces travailleurs individuellement, il s'est lui-même déplacé dans les bureau du directeur du protocole et du DRH, avec témoins et en compagnie de certains de ces travailleurs en question, pour instruire ses subordonnés de faire les démarches nécessairespour la «réintégration» de ces derniers, malgré une certaine résistance bureaucratique de certains fonctionnaires du ministère.
Un changement d'orientation intrigant donc à la lecture des mots employés dans les correspondances adressées par le DRH au différents DJS concernés, dont Bernaoui ne serait pas au courant, selon les travailleurs, qui accusent le DRH de faire obstruction aux décisions prises par le premier responsable du MJS, le soupçonnant de complicité avec les DJS en question, donnant comme preuve le fait que leur «cas» traîne dans les tiroirs du MJS depuis des mois, à l'image de l'affaires des travailleurs de la DJS de M'sila, dont un ancien directeur qui a même un verdict de la justice, pour un réintégration sans conditions, toujours pas appliqué depuis plus d'une année.
Nouveau sit-in des travailleurs Lundi
Dans le même registre, et en parallèle au mouvement du hirak national, les travailleurs et fonctionnaires de la jeunesse et des sports comptent investir de nouveau la rue, en appelant à un nouveau sit-in, pour ce lundi 27 mai à partir de 10h, devant le siège du MJS.
Et comme les autres sit-in organisés régulièrement par les travailleurs du secteur depuis le mois de mars dernier, une batterie de revendications a été concoctée par les initiateurs de ce mouvement dit de «redressement du secteur», pour ?uvrer dans le sens du changement radical, avec comme objectif d'opérer une véritable purge.


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