Algérie

LE DIFFICILE EXERCICE DE PONDERATION



Pour stopper la propagation du coronavirus, un des arguments les plus recevables est celui d'un confinement général de toute la population. On mesure ce que les tâtonnements et les prudences des gouvernements a provoqué comme véritable cataclysme au point où les cimetières ont changé de profil et d'apparence lorsque les sépulcres ne trouvent plus de carrés où nicher.Le virus n'a pas de visage et il est difficile et parfois impossible à détecter. Le dépistage de sa présence n'est pas ?uvre aisée. Il n'est sommairement dévisagé que quand des indices vagues et aléatoires sont décelés, certains sont communs à la plupart des maladies.
Grands champions de l'automédication par contrainte économique et par un fabuleux penchant pour la fatalité, les Algériens restent souvent sous l'emprise de la discrétion quand ils ont un problème de santé et ils cultivent bon gré mal gré une particulière nonchalance à la limite du désarmement face à la mort et face aux désagréments irrésolus de la vie. De plus, le large désappointement de l'environnement économique et social n'autorise pas toujours les comportements rationnels et on a la plupart du temps remarqué que seule la force de la loi et du gendarme a réussi à donner une raison aux gestes et aux comportements, même quand l'objectivité de la contrainte n'est pas prouvée.
Malgré les recommandations et les conseils, on remarque ici et là des mouvements qui frisent la débilité. Nombreux se comportent comme si de rien n'était. D'autres se noient dans l'exagération d'une hantise et d'une peur démesurées. Les uns comme les autres ne concourent pas à la mise en place de sérénité indispensable pour affronter la pandémie. On comprend dès lors les mille soucis qu'impose l'épidémie pour le gouvernement et en devinant la charge colossale qu'il assume, on est tenté d'accepter son difficile exercice de pondération. Il devrait s'armer cependant des expériences actuellement vécues par des pays autrement plus touchés par la catastrophe et qui regrettent aujourd'hui d'être pondérants. Leurs milliers de morts et leurs millions de vivants leur reprochent avec une véhémence mortifère de n'être pas allés d'abord vers les extrêmes.
Ces extrêmes outrepassent les humeurs et les sentiments mais garantissent la vie.


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