Algérie

Le difficile combat contre le chômage



Le difficile combat contre le chômage
Photo : S.Zoheir
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali

La dynamique de création d'entreprises lancée par l'Etat algérien à travers de multiples dispositifs d'aide aux jeunes a, certes, donné quelques résultats probants (jusqu'à aujourd'hui, 222 453 PME ont été créées depuis la mise en place de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), ayant engendré 570 406 postes de travail directs, mais ceux-ci ne peuvent prétendre endiguer un chômage qui toucherait plus de 10 % de la population (entre 20 et 30 % selon d'autres spécialistes du monde du travail) dont 20% appartenant à la frange juvénile. Et ce, au moment où le FMI relève que le taux de chômage a connu des baisses consécutives en Algérie depuis 2009 en passant de 10,2% à 10% l'année suivante et enfin à 9,8% en 2011. Mais même en combinant toutes les formes de création d'emplois, la lutte contre le chômage demeure très ardue et loin d'être gagnée tant la bureaucratie et la corruption restent prégnantes à tous les niveaux.Lors de la présentation du bilan de la situation de son secteur pour l'année 2011, le ministre du Travail, Tayeb Louh, avait bien étalé les chiffres brillants de l'emploi : plus de 128 000 postes de travail créés en 2011 ' soit une augmentation de 70% par rapport à 2010 ' plus de 61 000 projets réalisés dans le cadre de l'Ansej et de la Cnac, 666 810 jeunes diplômés insérés dans le monde du travail (contre 273 141 en 2010), 50 000 jeunes recrutés dans le cadre du Contrat de travail aidé, 100 000 postes de travail créés chaque année grâce au travail de médiation et de placement effectué par l'Agence nationale de l'emploi (Anem) auprès des entreprises économiques' et d'autres données augurant de meilleures perspectives pour la création d'emplois et, par conséquent, la lutte contre le chômage. Mais la réalité reste inchangée et des milliers de chômeurs et de chômeuses (dont il reste à déterminer le nombre avec exactitude) continuent d'être en quête de travail. «Nous travaillons à mettre en synergie les dizaines de dispositifs d'aide à la création de l'entreprise, à inculquer la culture de l'entreprise chez les jeunes et à améliorer le climat de l'investissement et la création de l'entreprise», avait assuré le premier responsable du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, lors d'un Carrefour autour du jeune et l'entreprise, tenu il y a quelque temps à Oran. Y compris à travers la mise en place d'une stratégie d'assainissement du climat d'investissement, notamment en travaillant sur la lutte contre la bureaucratie.Très sceptiques toutefois, experts du monde du travail et observateurs affirment que la réalité est très différente, que les emplois dont les autorités s'enorgueillissent ne sont ni productifs ni créateurs de valeurs et que le nombre de postes de travail «ouverts» ces dernières années répond au seul souci d'atteindre l'objectif «politique» des trois millions d'emplois à l'horizon 2013.




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