Algérie

Le dialogue national "pas seulement une nécessité mais une urgence absolue"



Dans une tribune intitulée "Le dialogue national : les trois murs à franchir" publiée au journal "Le Quotidien d'Oran", M. Benflis a indiqué que le dialogue national "n'est pas seulement une nécessité. Il est d'une urgence absolue", ajoutant que le dialogue "n'est pas seulement un impératif moral. Il n'est pas simplement le moyen le moins coûteux de règlement de la crise. Il n'est pas non plus une fin en soi".Pour l'ancien chef du Gouvernement, "trois murs" se dressent devant la crise politique que vit le pays. il s'agit premièrement de l'application "stricte" et "intégrale" de l'article 102 de la Constitution, précisant à cet égard que "cet article avait toute sa pertinence pour organiser constitutionnellement la déclaration de vacance de la fonction du président de la République", alors que le "reste du dispositif qu'il met en place pour pourvoir à cette situation de vacance entre, par contre, en conflit frontal avec les revendications légitimes de la révolution démocratique pacifique en marche dans notre pays".
"Ce premier mur est loin d'être infranchissable. Son franchissement ne dépend que d'une volonté politique claire et résolue", a-t-il affirmé, ajoutant que "son levier se trouve dans l'hybridation politique et constitutionnelle que permet la mise en œuvre combinée des articles 102, 7 et 8 de la Constitution disponibles pour offrir la nécessaire couverture constitutionnelle aux aspects politiques du règlement de la crise actuelle".
M. Benflis a indiqué que le second mur "qui se profile à l'horizon, si rien n'est entrepris dans l'intervalle", c'est le dépôt dès le 23 de ce mois des candidatures aux présidentielles auprès du Conseil constitutionnel, notant qu'avec ce dépôt, le processus électoral effectif "entamera sa marche", alors même qu'"aucune condition exigible pour la bonne tenue des présidentielles n'a été remplie".
"Dans le contexte actuel et en l'absence du moindre accord sur sa préparation, son organisation et son contrôle, la tenue des présidentielles à l'échéance fixée est loin, très loin, d'être la solution à la crise. Elle présente tous les risques réels d'en être un facteur aggravant", a-t-il affirmé, plaidant pour le report des présidentielles pour "permettre leur tenue ultérieure dans les conditions les plus acceptables et les moins récusables".

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Pour l'ancien chef du gouvernement, le troisième mur à franchir, c'est l'échéance du 9 juillet prochain avec l'arrivée à son terme de la période de 90 jours nécessaires à l'élection d'un nouveau président de la République conformément à l'article 102 de la Constitution.
Concernant le dialogue national, M. Benflis a souligné que "nos efforts doivent se concerter sur le franchissement du premier mur qui nous ferme actuellement la voie du règlement", relevant que "si le dialogue permet le franchissement réussi du premier mur, il empêchera du même coup l'apparition prévisible des deux autres dans un avenir bien proche".
"Cela veut dire aussi que ce dialogue doit être pourvu des moyens de sa réussite", a-t-il indiqué, relevant l'existence de la problématique des "interlocuteurs valables et crédibles" que le dialogue doit réunir.
Il a, à ce propos, estimé que la partie invitante à ce dialogue "doit être d'une autorité morale et politique incontestable". "Cette partie invitante ne devrait d'aucune manière et en aucune circonstance être elle-même un facteur d'empêchement de la simple amorce du processus de dialogue", a-t-il poursuivi.
Selon M. Benflis, le cadre du dialogue dont il s'agit "doit consister en une sorte de feuille de route assurant au pays une continuité institutionnelle transitoire jusqu'à l'élection du prochain président de la République".
"Il y a, enfin, l'objectif précis de ce dialogue qui doit être fixé. Il s'agit de l'élection du président de la République dans des conditions qui lui confèrent toute la représentativité, la crédibilité et la légitimité pour mener à bonne fin son mandat qui sera de toute évidence le mandat de la transition démocratique véritable à laquelle notre peuple aspire et que notre pays attend", a conlu M. Benflis.


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