Les épreuves sérieuses ont commencé, hier, avec les débats sur les divergences à propos du projet final de la Constitution. Le véritable départ risque d'être ajourné au 23 octobre. Au 5e round des préparatifs du dialogue national, le litige à propos de l'instance des élections (ISIE) a trouvé une solution acceptée par toutes les parties.Tunis
De notre correspondant
Les séances de préparation du dialogue national entre les partis politiques sont déjà à leur sixième épisode sous la direction du quartette d'organisations nationales (UGTT, Utica, LTDH et Ordre des avocats). Les épreuves sérieuses ont commencé, hier, avec les débats sur les divergences à propos du projet final de la Constitution. Le véritable départ risque d'être ajourné au 23 octobre. Au 5e round des préparatifs du dialogue national, le litige à propos de l'instance des élections (ISIE) a trouvé une solution acceptée par toutes les parties. La commission émanant de la plénière, chargée d'élucider la question de l'élection de l'ISIE, a rendu avant-hier ses conclusions au quartette d'organisations nationales. La proposition consiste à mixer les propositions d'Ennahdha et de Nidaa Tounes.
Un nouvel échéancier a été élaboré, susceptible de constituer l'ISIE en 17 jours. Ce projet a été transmis, hier, au président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) dans le cadre de concertations. Une fois le consensus réuni autour de ce projet, un groupe de députés va le soumettre au bureau de l'ANC selon les procédures d'usage, afin que les amendements à la loi portant création de l'ISIE soient adoptés ainsi que ledit calendrier.
La séance de préparation d'hier a été consacrée à la délimitation des points de divergence autour du projet de Constitution, ainsi que sur l'attitude à adopter pour associer tous les partis présents à l'ANC au dialogue national afin qu'il n'y ait pas d'exclusion. Le Congrès pour la république de Imed Daïmi (11 sièges), le bloc Wafa de Abderraouf Ayadi (9 sièges) et le Courant de l'amour de Hechmi Hamedi (7 sièges) continuent à boycotter, ce qui prive encore le dialogue national d'une représentation exclusive de l'ANC. Le quartette et Ennahdha sont à la recherche des moyens susceptibles d'amener ces groupes à la table des négociations.
Pour ce qui est de la problématique des divergences, une dizaine de points ont été énumérés. Une commission groupant toutes les sensibilités siégera dans les jours à venir pour rapprocher les points de vue et trouver des consensus viables afin qu'une fois le dialogue entamé, la Constitution passe sur des roulettes.
La prudence est de mise
Avec l'adoption d'une approche de concertations préalables entre les partis politiques concernés sur toutes les divergences pouvant entraver le consensus, les organisations parrainant le dialogue national essaient d'accorder à ce processus le maximum de chances de réussite. C'est la raison pour laquelle l'ouverture officielle du dialogue national est, à chaque fois, retardée. Certaines sources parlent même de la possibilité d'une ouverture le 23 octobre 2013 du fameux dialogue national, tant attendu. «Il est vrai que le temps court et que la situation du pays va de mal en pis. Mais, vu les circonstances dans lesquelles ce dialogue est entamé et, surtout, vu qu'il n'a aucun droit à l'erreur, il est impératif de s'entourer de toutes les conditions de réussite, sans toutefois abuser», explique le porte-parole de l'UGTT, Sami Tahri. Par ailleurs, malgré la tension perceptible parmi les constituants légalistes, dont certains ont prié Dieu pour qu'il fasse échouer le dialogue national, le ton général est plutôt à l'optimisme.
«Un esprit constructif règne dans les dialogues et les réactions sont plutôt positives entre les uns et les autres», a indiqué le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Belgacem Ayari. Ayachi Hammami, l'un des représentants du LTDH, n'est toutefois pas aussi optimiste. «Il est vrai que le consensus est jusque-là la règle. Mais il ne faut pas oublier que les véritables divergences ne sont pas encore à l'ordre du jour, pour évaluer la volonté politique, des uns et des autres, à trouver le consensus recherché», souligne-t-il avec un brin évident de scepticisme. Nul ne peut, certes, affirmer que tous les obstacles vont être facilement dépassés.
Mais un sentiment est toutefois perceptible chez tous les observateurs, indiquant que le scénario de la violence (à l'égyptienne) est écarté par tous les partis politiques. La véritable bataille se fera autour de la Constitution et du prochain gouvernement. Ennahdha va essayer de préserver sa mainmise sur les rouages de l'Etat. Comment vont réagir l'opposition et la société civile '
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Posté Le : 13/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mourad Sellami
Source : www.elwatan.com