Algérie

Le dialogue ministère de l'éducation-syndicats interrompu : Retrait des syndicats de la charte d'éthique signée en 2015



Finie la lune de miel entre le ministère de l'Education et les syndicats. Réunis, lundi, six syndicats ont décidé de boycotter toutes les réunions et activités organisées par leur tutelle et de se retirer de la charte d'éthique du secteur que certains d'entre eux ont signé en 2015.Les organisations qui dénoncent des entraves à leurs activités attendent que le ministère de l'Education revienne «sur son refus d'un dialogue social sérieux et décide de solutions devant assurer la stabilité du secteur», précise un communiqué rendu public lundi, à l'issue de la réunion de six syndicats (Unpef, Cnapeste, Snapeste, SNTE, CELA, Satef) regroupés au sein de la Confédération des syndicats algériens (CSA). Les signataires du communiqué dénoncent des «restrictions» à l'activité syndicale, au niveau national et local. «Nous avons décidé le boycott de toutes les réunions pour dénoncer les entraves à l'activité syndicale malgré les engagements pris par la ministre. Les dispositions de la charte sont bafouées, d'où notre décision de nous retirer», a déclaré Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapeste), un des signataires de la charte d'éthique.
Pour le porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique de l'éducation (Cnapeste), il y a des «menaces graves» à l'activité syndicale. «Cela fait longtemps que nous avons mis en garde contre ces mesures. Il y a une politique réfléchie de nous atteindre. Le Cnapeste a constaté, avec le mouvement de grève lancé l'année dernière, que la tutelle et ses administrations ne veulent pas appliquer les PV signés. La nouveauté est que des instructions sont données pour ne plus jamais signer de nouveaux PV, donc, ne plus s'engager sur rien.
A cette décision s'ajoutent les poursuites en justice contre les syndicalistes pour incitation à la grève», détaille Boudiba, dont l'organisation a refusé de rejoindre les signataires de la charte. Les syndicalistes protestent contre la «politique de fuite en avant» du ministère de tutelle dans sa gestion de deux dossiers (statut particulier et ?uvres sociales) par l'application de mesures «provocantes» et des instructions de nature à mettre le secteur dans l'impasse (évaluation pédagogique, atteinte aux droits des fonctionnaires?).
Des actions de protestation à la rentrée
Le secrétaire général de la Coordination des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), Idir Achour, déplore la non-application des rapports adoptés après trois années de concertation au sein des différentes commissions de réforme du statut particulier et de la révision des ?uvres sociales. «Le ministère prend des décisions sans concertation. Nous dénonçons, par exemple, des mesures sur la gestion des carrières, prises avec la Fonction publique, et sans prendre en compte les conclusions formulées dans le rapport final de la commission sur la révision du statut particulier», s'offusque Idir Achour, non-signataire de la charte d'éthique.
Depuis la rentrée scolaire, aucune action de protestation n'a été signalée dans le secteur. L'année dernière, des grèves ont affecté certaines wilayas. Mais dans l'ensemble, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a réussi à trouver un modus vivendi grâce à la charte de l'éthique du secteur de l'éducation signée, le 29 novembre 2015, à Alger par huit syndicats du secteur et deux organisations de parents d'élèves. Lors de son intervention à la cérémonie de signature, la ministre a reconnu qu'«il n'a pas été facile de convaincre les syndicats» sur le projet qui traduit «l'engagement et la disponibilité du département à être à l'écoute et à résoudre les difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs». Mme Benghebrit, qui voit son projet voler en éclats, n'a pas encore pris attache avec ses partenaires. Des réunions des bureaux nationaux des syndicats contestataires vont être organisées durant les vacances. «Des décisions seront prises durant cette période ou à la rentrée», précise Idir Achour. «Toute action future sera décidée par la base», conclut Meriane.


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