Algérie

Le DG dénonce les «évacuations inutiles»: L'hôpital d'Oran entre pression et chantiers



Le centre hospitalo-universitaire d'Oran croule sous le poids des évacuations issues de toute la région ouest. Une forte pression qui altère la sécurité et la qualité des soins dans cet établissement hospitalier. Jeudi, le tout nouveau DG du CHUO, Abdelkader Beghdous, nommé il y a à peine quatre mois, a dénoncé, dans une conférence de presse, le recours de nombreux établissements sanitaires de la région à des évacuations «inutiles» vers le CHUO. «Nous recevons régulièrement des évacuations faute de médicaments ou pour absence de garde médicale. La semaine passée l'hôpital de Sig a évacué des malades à cause d'une simple coupure du courant électrique. Le recours excessif à l'évacuation des malades vers le CHUO a eu pour conséquence le déplacement de tous les problèmes des structures sanitaires de la région vers notre établissement», regrette le conférencier.

Preuve de cette forte pression sur le CHUO, le service des urgences médico-chirurgicales, à titre d'exemple, a recensé, l'année dernière, 218.244 consultations, soit une moyenne de 598 par jour, 6.028 actes opératoires d'urgence, soit 16 quotidiennement et 4.777 hospitalisations avec une moyenne journalière de 13 admissions par jour. «Peut-on garantir la sécurité et la qualité des soins avec une telle pression?», s'interroge le DG du CHUO. Durant la même période, 12.499 actes opératoires programmés, soit 48 interventions chirurgicales quotidiennement, ont été réalisés dans cet établissement hospitalier. Outre une sollicitation extrême des moyens humains et matériels, cette tension sur cette structure a eu pour effet une perturbation dans l'approvisionnement du CHUO en médicaments et produits anesthésiques.

Dans le laboratoire central du CHUO, la situation n'est pas meilleure. Pour la seule année 2009, ce service a enregistré 924.408 analyses, soit 2.532 quotidiennement et 133.230 actes de radiographies et exploration fonctionnelle, soit une moyenne journalière de 364. Pour le service Oncologie, 4.936 malades ont été traités en 2009 à raison de 29 cures par jour. 1.341 cancéreux ont suivi des séances de radiothérapie, soit une moyenne quotidienne de 60 malades recevant des soins sur l'un des deux équipements opérationnels au CHUO. 500 autres malades cancéreux sont en attente d'une programmation. «Nous avons été contraint de programmer 40 malades de plus par semaine pour la prise en charge de ces cancéreux», précise le même conférencier.

 Le tout nouveau DG du CHUO a annoncé de grands chantiers pour la réhabilitation de cet établissement hospitalier dans le souci d'améliorer la qualité des prestations médicales. Parmi les grands chantiers du CHUO, la réalisation d'un nouveau service centralisé des UMC pour un montant de 150 milliards de centimes. L'étude de ce projet financé sur le budget de la wilaya va coûter 30 millions de dinars. Le concours de sa conception architecturale sera lancé incessamment. Il s'agit aussi de la construction d'un nouveau service des maladies infectieuses pour 20 milliards de centimes. La direction du CHUO a également inscrit plusieurs grands projets, au titre du plan quinquennal (2009/2014), telle la réalisation d'une unité de la chirurgie spécialisée (grands brûlés, Urologie et maladies thoraciques) et la construction d'un service centralisé pour regrouper tous les laboratoires du CHUO. Le DG a annoncé, sur sa lancée, un projet pour la démolition de tous les bâtiments vétustes, à l'exemple de la «Garnison», pour les reconstruire. D'autres projets sont programmés, telle l'acquisition de 20 générateurs d'hémodialyse, la construction d'une station d'eau, le remplacement de la literie, l'acquisition d'un IRM et des équipements médicaux. Concernant le déficit en matière de personnel paramédical, le CHUO a ouvert une unité pour la formation de 120 infirmiers annuellement. Il y aura également un concours pour le recrutement d'une dizaine de psychologues pour «humaniser» les services de cet établissement hospitalier. Le nouveau DG du CHUO a cependant tenu à préciser que l'amélioration des prestations médicales de son établissement nécessite aussi le travail des autres structures sanitaires de la région et en particulier l'EHU. «Les autres établissements hospitaliers de la région doivent commencer à travailler. Il faut ouvrir le service des urgences de l'EHU, dans les plus brefs délais, pour alléger la pression sur le CHUO», a-t-il conclu.




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