Algérie

Le DG de la Chaîne 4 poursuivi pour harcèlement sexuel



Les journalistes (femmes) de la quatrième chaîne d'expression amazighe TV4, affiliée à l'Entreprise nationale publique de la télévision algérienne (ENTV), ont procédé à la fin de la semaine dernière au dépôt de plainte à l'encontre de leur directeur pour «harcèlement sexuel».
En effet, c'est par la voix du Syndicat national des journalistes (SNJ) que cette plainte a été déposée auprès du parquet de la République, au niveau du tribunal de Sidi-M'hamed à Alger. C'est l'avocat de ce syndicat, en l'occurrence Youcef Dilem, qui a assuré cette procédure juridique qui parvient, rappelle-t-on, après un mouvement de protestation qui perdure dans cet établissement depuis plus d'un mois. En juillet dernier, ce sont les deux sexes (hommes et femmes) de cette chaîne audiovisuelle qui se sont mobilisés pour dénoncer «les conditions intenables», dans lesquelles ils exercent leur profession et notamment «la censure, le dérapage et le harcèlement au quotidien» de leur premier responsable. Le SNJ, dans un communiqué rendu public jeudi dernier, explique que «le recours à la justice est une extrémité, hélas, inévitable pour les cons'urs bafouées dans leur intégralité morale, et rendue d'autant plus incontournable par la campagne de représailles que mène à leur encontre le directeur de la chaîne 4 depuis qu'elles avaient osé briser et porter l'affaire sur la place publique». Ce problème, notons-le, a été exposé devant la direction de l'ENTV et la tutelle, mais il est resté sans solution. L'administration de l'ENTV a, d'ailleurs, dans un communiqué publié dans la presse nationale, précisé que «tout cela n'existe pas» et que ce mouvement n'est crée que «par quelques quatre personnes ayant un problème avec les services de comptabilité de l'entreprise, mais qui a été réglé bien avant ce mouvement de grève». Raison qui a poussé, selon le SNJ, les cons'urs de la TV4 à recourir à la justice pour intervenir de manière pénale. «L'homme se prévaut publiquement d'une «amitié» protectrice et, donc, immunisante du chef de l'Etat. Il a pu, en tout cas, bénéficier jusque-là de tergiversations complices de la direction de l'ENTV, et ce, en dépit des instructions du ministre de la Communication qui lui demandait l'ouverture d'une enquête avec, éventuellement, la prise de mesure conservatoires, à la demande du syndicat, le 31 juillet 2011», lit-on dans le même communiqué. Le SNJ qui avoue sa confiance à la justice pour rétablir les cons'urs de la TV4 dans leurs droits, «réitère son appui indéfectible et incessant, à l'ensemble des journalistes de cette chaîne qui subissent une intenable pression, faite d'intimidations et de tentatives de politiser une affaire qui n'est et ne restera que ce qu'elle est en fin de compte : une affaire de m'urs, qui empoisonne la vie de nos cons'urs depuis des années», ajoute le même document.


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