Algérie

Le DG de l'Ansej reconnait les erreurs mais reste confiant pour l'avenir du dispositif



Le DG de l'Ansej reconnait les erreurs mais reste confiant pour l'avenir du dispositif
Pour le directeur général de l'Ansej, Mourad Zemali, il faut favoriser la création des entreprises en fonction des besoins locaux. Il affirme que l'accompagnement est la clé de la réussite et de la pérennité des entreprises créées et qu'il est en phase d'être amélioré. Quant à la prédominance du transport, il s'en lave les mains en rejetant la faute sur ces prédécesseurs.Liberté : Pourquoi une telle prédominance du transport de marchandises au détriment des métiers utiles et des diplômés, alors même que cette activité est très peu créatrice d'emplois 'Mourad Zemali : Vous vous basez sur des statistiques qui cumulent Ansej et Cnac. Si vous regardez les chiffres de l'Ansej et de la Cnac séparément, vous verrez que le transport est moins important au niveau de l'Ansej qu'au niveau de la Cnac.Le transport a d'abord été gelé jusqu'au début de l'année 2011 où il a été libéré. Tout le monde s'est rué sur les transports de voyageurs, de marchandises, le transport frigorifié ou encore la location de voitures. Au point qu'à peine cinq mois après, le financement de l'activité de transport a, de nouveau, été gelé.En août 2011, le transport a été bloqué. Pourtant, dans certaines régions reculées comme dans la capitale, il arrive qu'on attende un bus pendant des heures. Le manque existe encore parce que les transports ne sont pas bien organisés. Ces déséquilibres et cette désorganisation nous ont fait craindre de créer des chômeurs endettés. Pour cela, nous avons gelé l'activité et nous avons commencé à réguler.Dans certaines wilayas du Sud par exemple, l'activité est restée ouverte. Mais les demandes déposées jusqu'en août 2011 étaient tellement nombreuses que nous avons été obligés de continuer à financer le transport en 2012 et 2013. Nous avons essayé de réorienter vers d'autres activités, mais le transport reste très demandé. J'avoue que le transport est une activité qui a été mal gérée.Peut-être même qu'elle n'aurait pas dû être financée.Pourquoi y a-t-il eu une importante hausse du nombre de projets financés en 2011 et 2012, puis une baisse en 2013 'Cette hausse est la conséquence de mesures du gouvernement qui visaient à réduire la part de l'apport personnel, de 10% à 2% et de 5% à 1%. Avec beaucoup d'avantages fiscaux et parafiscaux : le remboursement des crédits a été différé de un à trois ans après le lancement de l'activité. Ces avantages ont attiré énormément de jeunes qui étaient au chômage, parmi lesquels une masse importante ne dispose d'aucun diplôme. Leur seule qualification est le permis de conduire. Puis il y a un problème de mentalité. Beaucoup de jeunes choisissent le transport pour la facilité. Ils se disent, je ramène quelques véhicules, je les loue et j'ai une rente en ne faisant rien. Il y a un manque de préparation de la jeunesse algérienne. Nous n'avons pas inculqué à ces jeunes l'esprit d'entrepreneuriat.Comment jugez-vous l'accompagnement des entrepreneurs 'Je ne peux pas vous dire que l'accompagnement est à 100% bien mené, non. Mais il s'est beaucoup amélioré. C'est pour cela que nous gelons certaines activités et que nous orientons les jeunes vers d'autres activités plus viables. A partir de fin 2011, après avoir constaté ce pic dans le transport, nous avons compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Nous avons commencé, en collaboration avec les secteurs concernés, à presque parrainer certaines microentreprises créées. Dans les domaines de la pêche, de l'agriculture et du BTPH par exemple. Parce qu'il ne suffit pas de financer une microentreprise et de la laisser ensuite, il faut aussi lui assurer une pérennité. Nous commençons à apprendre l'accompagnement. Nous avons signé un contrat de partenariat avec le BIT (Bureau international du travail) pour former des accompagnateurs de l'Ansej. L'an dernier, 20 accompagnateurs ont bénéficié de la méthode "Gérez mieux votre entreprise (Germe)" et encore 15 autres cette année. D'ailleurs, les projets validés en 2013 sont de très haute qualité, notamment dans l'agriculture et le BTPH.Comment améliorer le taux de recouvrement et la viabilité des entreprises créées 'Pour améliorer le taux de recouvrement, il faut un meilleur accompagnement pour les treize années prévues pour le remboursement du crédit, et plus s'il y a extension. Il faut savoir que depuis la création de l'Ansej, 84% des projets financés l'ont été pour des montants inférieurs à 5 millions DA et 42% pour moins de 2 millions DA, ce sont des petites sommes qu'il est aisé de rembourser, notamment grâce aux allègements fiscaux. Je suis convaincu que les microentreprises peuvent rembourser les crédits, surtout si elles améliorent leurs plans de charges, notamment avec la récente circulaire qui oblige les institutions à leur garantir 20% de leur activité.A. HNomAdresse email




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)