Algérie

Le DG de l’Administration pénitentiaire l’a affirmé


«La majorité des mineurs en prison ne connaissent pas l’école» «80% des mineurs qui se trouvent dans les centres de détention et les prisons n’ont pas fréquenté l’école, et la majorité sont âgés entre 17 et 18 ans, ce qui veut dire que la plupart d’entre eux ne connaissent pratiquement pas l’école.» Cette déclaration est du directeur général de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion des détenus, Mokhtar Felioune. Intervenant jeudi dernier, en marge de la session de formation sur la justice des mineurs, tenue à l’initiative du ministère de la Justice, à la résidence des magistrats d’El Biar, à Alger, M. Felioune a fait ce constat avec regret. «Les enfants sont en prison sans la moindre formation scolaire», a-t-il dit, expliquant que «cette session de formation verra la participation de psychologues et experts algériens et internationaux pour essayer de débattre de ce problème afin de trouver des solutions». Sollicité pour plus de précisions, M. Felioune dira qu’»à l’échelle nationale, 600 mineurs se trouvent dans les centres spécialisés du ministère de la Justice et les pavillons de certaines prisons». Dans le même ordre d’idées, il dira que «la majorité des mineurs sont condamnés pour vol et coups et blessures», imputant cette délinquance «à la déperdition scolaire, aux problèmes familiaux et aux mauvaises fréquentations». Cette situation ne fait pas désespérer pour autant notre interlocuteur qui dira que cette session de formation à laquelle ont pris part des différents intervenants dans le domaine de la justice des mineurs, à savoir la police judiciaire, les juges pour mineurs et les gendarmes, aura à se pencher sur les solutions à ce problème. «Nous devons mettre sur pied une coordination entre les différentes parties concernées par la délinquance», dira-t-il encore à ce sujet. La rencontre de ce jeudi, qui a vu la participation de différents acteurs dans le domaine, a en outre permis de «procéder à un échange de vues et d’expériences et d’ouvrir une réflexion sur les dispositifs de coordination pour une action global», dira M. Felioune, avant de noter que «l’intérêt au plan international est accordé à la justice préventive des mineurs pour éviter le recours à la Justice». Le directeur régional de l’Organisation internationale pour la réforme pénale, M. Tahar Boumedra, un des encadreurs de la session, a noté que le protocole international relatif aux principes fondamentaux de la justice des mineurs, est «le résultat des expériences internationales et des bonnes pratiques en matière de traitement avec les enfants délinquants». Il précisera que «la législation algérienne est en harmonie avec le contenu de la législation internationale en ce qui concerne la délinquance», tout en relevant, toutefois, «un manque de coordination en matière d’application entre les autorités concernées». Samira Illoul
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