Algérie

Le développement local otage des luttes partisanes



Le développement local otage des luttes partisanes
Les élus locaux semblent préoccupés par les luttes partisanes que par les problèmes de leurs administrés.L'Assemblée populaire communale (APC) de Chabet El Ameur, à 40 km à l'est de Boumerdès, connait un blocage depuis plusieurs mois en raison des désaccords qui couvent entre le maire, d'obédience FLN, et certains élus. Une situation qui s'est répercutée négativement sur le quotidien de la population (40 000 habitants environ) qui souffre d'une foultitude de problèmes. «Pas moins de vingt projets, inscrits en 2013 dans le cadre du budget supplémentaire (BS) de la commune, ne sont pas encore lancés», indique un élu RND en citant, entre autres, les opérations de raccordement au réseau d'AEP et le revêtement des axes routiers dégradés. Le chef-lieu communal offre une image hideuse.Les projets d'aménagement urbain annoncés en grande pompe depuis des années ne sont toujours pas entamés. Le revêtement de la route du Groupement nord connait des retards considérables, ce qui pénalise ses usagers. Idem pour la route reliant la ville à Tizi El Bir qui est dans état lamentable. De nombreux quartiers, comme la cité Istiklal, ne sont pas raccordés au réseau d'assainissement. «Nos élus s'intéressent aux conflits partisans, mais ils ne se soucient guère de nos préoccupations», tempète Madjid, un villageois de Azzouza qui dénonce le laxisme des responsables locaux. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on assiste à des actions de protestation devant le siège de l'APC par des habitants qui dénoncent la détérioration de leurs conditions de vie.Des villages entiers ne sont toujours pas raccordés au réseau d'eau potable, comme Ighli Laziz, Ait Lhamel, Aït Brahim. Le comble c'est que même ceux qui en sont raccordés sont affectés par la pénurie d'eau, à l'instar des localités d'Aït Said, Azzouza et Ouled Abdellah?etc. «Cela fait un an qu'on nous a promis de raccorder nos foyers au réseau de Taksebt, mais le projet est à l'arrêt depuis 4 mois», déplore un habitant. «En 2010, on nous a dit que notre région sera alimentée à partir du barrage de Koudiet Asserdoun (Bouira). Deux ans plus tard, on s'est rendu compte que le projet sera très coûteux et très difficile à concrétiser. Aujourd'hui, les responsables de la wilaya nous assurent que nous serons alimentés à partir de la station de dessalement de Cap Djenet. Que des promesses, nous voulons du concret», poursuit-il.Autre problème dont se plaignent les habitants est les retards enregistrés dans le traitement des dossiers d'aide à l'habitat rural. Un élu à l'APC affirme que pas moins de 200 postulants au programme en question sont en attente de validation de leurs dossiers par les services concernés. Même les PPDRI, (le plan de proximité pour le développement rural intégré), n'a pas obtenu des résultats satisfaisants. Plusieurs opérations d'ouverture de pistes, à l'instar de celle devant relier Aït Brahim à Matoussa ne sont pas réalisées.Au chapitre éducation, de nombreuses écoles sont dépourvues de cantines et de chauffage. Les élèves d'Aït Ali sont scolarisés dans une école qui contient de l'amiante alors que les collégiens d'Aît Said évoluent à ce jour dans une ancienne caserne datant de l'époque coloniale.Le projet du nouveau CEM inscrit dans la localité n'est pas encore lancé. En sus de ces problèmes, les élèves et les jeunes de la région ne disposent d'aucune structure à vocation culturelle. La bibliothèque communale, programmée depuis 2007, se fait toujours attendre.Les travaux de réalisation sont à l'arrêt depuis plus de deux mois. Pour ce qui est de la couverture sanitaire, des milliers de villageois continuent de parcourir plusieurs kilomètres pour une simple consultation médicale, et ce, à cause de la fermeture des salles de soins de leurs villages. C'est l'exemple des unités de soins se trouvant à Ouled Ben Tafat et Ouled Boudoukhane qui tardent à être mises en service à ce jour malgré les réclamations des villageois. Même celle qui a été réalisée à Ait Ali n'est pas encore ouverte.Un habitant affirme que cette structure est occupée par une famille depuis plus de 2 ans, mais l'APC n'a, pour l'instant, rien fait pour l'évacuer ou lui attribuer un logement afin d'y dispenser les soins de base aux villageois.




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