Le développement local à la cadence d'une tortue

Sur les 32 communes de la wilaya de Boumerdès, celle de Khemis el Khechna est la plus peuplée. Située à 30 km de la capitale et à 30 km du chef-lieu de wilaya, elle ne cesse d'attirer de plus en plus de locataires, surtout après l'ouverture de l'autoroute Est-Ouest. Elle compte 82 449 habitants d'après le recensement de la population de 2008. Cinq ans après, en 2013, ce nombre a certainement augmenté avec les nouveaux résidants. Les dernières estimations ?non officielles ? avancent le chiffre de 100.000 âmes dont 60,37 % concentrés au chef-lieu de la commune. Le reste de la population est éparpillé dans les multiples villages entourant l'ex-Fondouk qui était une petite ville coloniale comptant un nombre réduit d'habitants. Maintenant, celle-ci s'est agrandie et le nombre de résidants a été multiplié par dix, si ce n'est plus. Un ancien habitant se rappelle de la ville « autrefois propre et accueillante » et dont « les familles qui y résidaient se comptaient sur les doigts de la main ». Rien à voir avec l'actuelle commune qui étouffe sous le nombre de constructions et de taux d'occupation des logements. De nombreuses cités ont été construites ces dernières années. Des citoyens ont acheté des terrains et ont construit leurs maisons. Tout a changé. La commune est un éternel chantier. Cette expansion a généré des besoins nouveaux au moment où les infrastructures de base sont restés les mêmes ou presque. En effet, le développement local avance à une cadence lente par rapport aux besoins générés par les nouvelles constructions. Le budget d'équipements est d'environ 20 milliards de centimes et les recettes de la commune sont minimes. Elles proviennent presque exclusivement de la fiscalité dont les rentrées du marché de gros des fruits et légumes, du marché de détail et des locaux commerciaux. Le nouvel exécutif de la commune de Khemis el Khechna promet que le développement local sera palpable dès l'année prochaine avec tous les projets déjà entamés et qui sont à un stade avancé ou encore les projets inscrits et dont le lancement est programmé pour les jours et les mois à venir. La population peut-elle donc espérer un changement qualitatif et quantitatif eu égard aux multiples besoins et préoccupations en matière d'assainissement, d'eau potable, de gaz naturel, de santé, de routes etc. '