La crise du baril de pétrole est, à long terme, plutôt une bénédiction pour l'Algérie, dans la mesure où elle constitue l'amorce de l'ère de l'après-pétrole, une remise en cause du système économique actuel. Par les restrictions qu'elle impose, la crise du baril de pétrole qui persiste depuis la mi-mai 2014 peut être bénéfique pour l'économie nationale, dans la mesure où elle peut contribuer aisément à rationaliser le modèle économique et social : réduction du gaspillage, de l'improvisation et partant, ouvrir la voie à la diversification de l'économie nationale. En effet, seule l'arme de la diversification de l'économique nationale peut permettre au pays d'affronter, dans un climat d'inflation généralisée, les exigences de la difficile conjoncture actuelle, à condition que, pour y réussir, s'organiser sur tous les plans.Ces remises en cause n'iront pas sans d'énormes sacrifices. Ces derniers ne valent- ils pas la peine d'être consentis, devant les besoins urgents du pays ; encore faut-il que le débat réunissant tous les partenaires au développement national jette les véritables bases d'une réorganisation économique efficiente, rentable. Il s'agit dès lors, de tenter de mettre fin à la dépendance excessive des hydrocarbures, condition sans laquelle le développement ne peut être envisagé. Cette crise du pétrole qui, tout le monde le reconnaît , bénéficie aux pays riches et importateurs de pétrole , peut être d'un grand bien aux pays producteurs-importateurs, à plus longue échéance et à condition qu'ils poursuivent sans relâche leur grand dessein d'organisation interne, sur le plan économique, financier , ainsi que la recherche d'une solidarité à tous les niveaux.
A ce titre, le nouveau modèle de croissance économique adopté en juillet 2016, en accord avec les partenaires sociaux et économiques dans le cadre de la tripartite, mis en ?uvre à partir de 2017 et qui durera cinq ans, comprend singulièrement un projet de diversification économique à l'horizon 2030. Il repose sur un certain nombre de principes : solidarité et justice sociale, efficacité des dépenses publiques et renforcement du rôle du secteur privé dans l'économie nationale, entre autres. Le principe du renforcement du rôle du secteur privé dans l'économie nationale se réalise au fur et à mesure grâce à la promotion des investissements et de partenariats publics-privés (PPP). Mais cela dépendra de l'amélioration nécessaire du climat des affaires, de la réduction des formalités administratives dans le processus de création d'entreprises, de la conclusion d'autres accords concernant l'accès au foncier industriel et de la nécessité d'ajuster les réglementations du travail. Mieux encore, la mise en ?uvre du nouveau modèle de croissance va permettre aux comptes publics de retrouver leur équilibre à court terme, en particulier pour la période 2020-2030, contribuant ainsi à la croissance du PIB en dehors des revenus d'hydrocarbures, qui devraient augmenter de 6,5 % en moyenne.
Le modèle permettra également une croissance significative du PIB par habitant, en doublant la participation de l'industrie manufacturière à 10%, une transition réussie qui réduira notablement les taux de consommation interne et se traduira par un portefeuille d'exportations plus diversifié qui soutiendra le financement de la croissance.
Ce devrait être pour l'Algérie l'occasion d'agir dans le sens d'un remodelage de la carte industrielle par le " jeu d'investissements coordonnés " qui tiennent compte de la rentabilité des projets d'investissements. Cependant, l'occasion est propice et sans doute unique de s'employer à diversifier l'économie de la dépendance au pétrole et au gaz, en encourageant notamment le développement du secteur privé local et de l'industrie manufacturière. Il s'agira de faire dans l'amélioration dans ces domaines afin de réduire à la fois le besoin d'investissements soutenu par l'Etat et réduire les importations, les conditions d'une profonde réforme économique qui, jusqu'ici n'a été que trop défavorable à certains progrès. L'important ici, est de distinguer les effets parfois difficiles, à court terme, de cette situation, et les engagements du long terme qu'il s'agira de concrétiser. Au total, une chose réelle apparaît aujourd'hui de réfléchir en débat-critique aux voies et moyens d'une stratégie globale de développement et d'une modification fondamentale du modèle actuel. L'interdépendance, de plus en plus évidente, des problèmes à résoudre comme la solidarité accrue de tous les partenaires économiques et sociaux rendent cette exigence plus impérieuse pour l'avenir même de la nation. Car le développement économique ne peut être conçu sans une gestion adéquate des besoins des citoyens en matière d'emploi, de logement, de santé, d'éducation et de services publics.
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Posté Le : 23/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : B C
Source : www.lemaghrebdz.com