Algérie

Le développement des PME freiné par les entraves locales



Le développement des PME freiné par les entraves locales
Photo : M. Hacène
Par Smaïl Boughazi
Le développement local est l'un des segments qui a bénéficié grandement des politiques économiques du gouvernement et des différentes actions décidées ces dernières années. Outre les mesures prises dans la cadre des tripartites, le gouvernement a consacré d'énormes ressources financières pour booster l'activité des petites et moyennes entreprises et remettre sur les rails certaines industries locales créatrices de richesses et de postes d'emploi. Cependant, les efforts de l'Etat restent limités en l'absence de mesures structurelles capables d'absorber et de mettre fin à certaines contraintes qui bloquent sérieusement l'émergence, le développement et l'évolution de tissus et réseaux de PME compétitives. Cette question qui est au centre du débat économique du pays a eu déjà son lot de rencontres et d'assises. Les dernières en date sont celles organisées par le Conseil national économique et social (Cnes). Parmi les recommandations émises lors des ces rencontres nationales, le Cnes avait recommandé de donner une nouvelle base au développement local en Algérie, à travers la réforme des processus d'administration, de gestion, de gouvernance et de participation, dans des délais de mise en 'uvre modulés. Le conseil a proposé aussi des actions pour un recentrage du rôle de l'Etat et l'installation d'un nouveau régime de croissance, ainsi que les voies et moyens de parvenir à revitaliser les territoires dormants ou inexploités. En fait, les contraintes du développement local sont innombrables et concernent tous les aspects des activités économiques à commencer par les lourdeurs bureaucratiques. Les entreprises sont confrontées également à l'absence du foncier industriel, à un manque de technicité, et à un savoir-faire limité. L'environnement immédiat de l'entreprise est aussi peu favorable dans certaines régions, ce qui les contraint à la délocalisation ou à la fermeture. Conscient de cette situation, le gouvernement a tenté de rectifier le tir en décidant d'encourager davantage les entreprises. Une série de mesures ont été proposées et notamment des exonérations et des abattements fiscaux allant jusqu'à 50%, des facilités aux investisseurs pour bénéficier du foncier industriel selon des contrats de concession, des crédits-bauxpour la réalisation des infrastructures et les unités de production, ainsi que descrédits d'investissement leur permettant d'acquérir le matériel et les équipements en crédit-bail. Pour permettre aux entreprises d'évoluer, les autorités ont également lancé un ambitieux programme de mise à niveau qui touchera 20 000 PME et doté de sommes financières considérables. Si les efforts de l'Etat ont été beaucoup plus vers les PME, c'est en raison de l'importance de cette première cellule de développement au niveau régional et national. Cependant, cet intérêt accordé à l'entreprise est resté insuffisant pour permettre aux milliers de petites unités industrielles de connaître leur vrai démarrage. D'ailleurs, plusieurs industries locales souffrent actuellement de l'environnement qui devient de plus en plus difficile, mais aussi de l'ouverture et de la libéralisation du marché national.Les assises organisées par le Cnes ont montré ainsi que pour insuffler un nouveau souffle au développement des régions, des actions d'envergure doivent être décidées outre la décentralisation de la décision pour permettre aux différents acteurs économiques de se consacrer pleinement à leurs activités et d'éviter les lourdeurs bureaucratiques. Et dans ce sens, il convient de noter que les états généraux de la PME seront organisés en octobre prochain et regrouperont des institutions financières, des organismes d'aide à la création de PME, des organisations patronales et des associations professionnelles. Cette rencontre vise, selon les organisateurs, à mettre en place des programmes et des dispositifs pour encourager les PME à créer une croissance économique hors hydrocarbures. Il sera question aussi d'examiner la possibilité d'instaurer un système financier et bancaire spécifique aux PME et aux toutes petites entreprises (TPE).




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