Algérie

Le développement de Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira au menu Rencontre régionale sous l'égide du CNES à Tizi Ouzou



Le développement de Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira au menu                                    Rencontre régionale sous l'égide du CNES à Tizi Ouzou
Photo : Hacène
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Le Conseil national économique et social (CNES) poursuit ses rencontres régionales consultatives autour du développement local et de l'attente des populations avec une halte, dimanche dernier, à Tizi Ouzou où les walis de Boumerdès, Bouira et Tizi Ouzou ainsi que les directeurs de wilaya et les chefs de daïra des trois wilayas ont accueilli le président du CNES Mohamed Seghir Babès qui a donné la parole aux trois walis présents afin d'exposer les contraintes qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur fonction de premier responsable de wilaya. Selon le président de cette instance consultative, ces rencontres régionales sont «la traduction des décisions et des orientations du président de la République» prises dans le sillage des réformes globales qu'il a engagées depuis quelques mois, et dont «les recommandations qui en sortiront seront incorporées dans le plan national des réformes », a affirmé
M. Babès qui appelle les participants «à dégager un consensus très large», en allant vers «une analyse lucide, notamment pour cette région qui a ses propres spécificités».Et ce consensus, dont parlait le président du CNES, semblait se dégager déjà des trois walis qui se sont succédé au micro, en ôtant leur casquette de commis de l'Etat pour la troquer contre celle de «syndicaliste invétéré», développant des discours inhabituellement critiques concernant les procédures et le fonctionnement des institutions de l'Etat. Trois discours critiques qui diffèrent par certains aspects spécifiques à chaque wilaya, mais qui convergent vers certains points qui seront vraisemblablement intégrés dans le plan de réformes que Abdelaziz Bouteflika compte mettre en 'uvre. Il s'agit, en premier lieu, de la question des finances locales décriée par les premiers responsables des trois wilayas avec comme argument l'impuissance des municipalités à faire face aux besoins des citoyens des quartiers et villages. Ainsi, le wali de Bouira suggérait que certains impôts et taxes bénéficient en premier lieu aux communes où sont implantées les entreprises, notamment celles de grande envergure. Le wali de Boumerdès proposera de renforcer les dotations concernant les Plans communaux de développement (PCD) au profit des communes qui reçoivent en moyenne quelque 25 millions de dinars annuellement. Un montant jugé insuffisant par l'intervenant tout comme par le wali de Tizi Ouzou qui donnera à ce sujet une illustration qui en dit long sur la nature dérisoire de ce montant. Avec cette somme, l'APC peut à peine bitumer 600 m de route, alors que dans la wilaya de Tizi Ouzou, on compte des dizaines de villages pour chacune des 67 communes de la wilaya.Autre point de convergence entre les walis de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès : la nécessité de déclarer le logement comme projet d'utilité publique pour permettre aux pouvoirs publics de procéder aux expropriations de terrains aux privés récalcitrants. Parce que la problématique du manque criant de foncier dans ces trois wilayas est la réalité amère à laquelle font face les citoyens mais aussi les élus locaux qui se retrouvent désarmés devant les doléances énormes et légitimes de leurs administrés. L'un des walis a même proposé dans ce volet de grignoter certains terrains agricoles et forestiers pour répondre à la demande en logements et autres projets d'utilité publique. Par ailleurs, le wali de Tizi Ouzou a mis l'accent sur le plus gros mal de la wilaya qu'il dirige, en l'occurrence la non-attractivité de la région en matière d'investisseurs. A ses yeux, les projets structurants sont d'une utilité indéniable, mais sans les richesses de la région et la création d'emploi, ce sont des projets qui ne serviront à rien. Il affirmera que les entreprises économiques publiques et privées de la wilaya de Tizi Ouzou emploient environ 11 000 personnes. Un chiffre dérisoire pour une wilaya de 1,2 million d'habitants, surtout que parmi les 11 000 personnes, pas moins de 6500 sont employées par les entreprises publiques de la région. C'est dire que le secteur privé n'est pas vraiment une source de richesse et d'emploi dans la wilaya. Selon lui, Tizi Ouzou n'attire pas de capitaux pour la simple raison que les zones d'activité existantes ne répondent à aucune norme, avec notamment cette cruciale question de viabilisation qui fait fuir les investisseurs potentiels qui sont les mieux placés pour relancer l'appareil productif.Dans l'après-midi d'hier, le président du CNES, Mohamed Seghir Babès, devait recevoir les élus locaux mais il a dû se contenter des élus du FLN, RND, PT et quelques indépendants, dans la mesure où la majorité des élus, en l'occurrence ceux du FFS et du RCD, a décidé de bouder cette rencontre qu'ils considèrent comme «le prolongement des réformes initiées par le chef de l'Etat ». Lesquelles réformes sont rejetées par ces deux formations politiques. Pour le 31 octobre prochain, M.Babès reviendra dans la ville des Genêts pour rencontrer la société civile, précisant qu'il veut rencontrer toute la société civile, y compris ceux qui sortent avec des banderoles dans la rue. Une façon de prévenir les responsables de l'administration qu'il ne voulait pas voir seulement cette «société civile» qui tourne autour de l'administration et du pouvoir. Sera-t-il entendu '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)