Algérie

Le détachement rouge féminin



Le détachement rouge féminin
Gui Lai, le retour, film de Zhang Yimou, avec la star du cinéma chinois Gong Li, a fait sensation au Festival de Cannes (hors compétition).L'histoire est tirée du roman Le criminel Lu Shi de Yan Gelong, l'auteur d'un précédent récit filmé aussi par Zhang Yimou : Les 13 fleurs de Nanking, sur le massacre des habitants de Nanking par l'armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Dans Le Retour, il y a trois personnages : un intellectuel prisonnier d'un camp de redressement durant la Révolution culturelle prolétarienne (années 1970) qui s'échappe et qui finalement est réhabilité et libéré. Sa femme institutrice a reçu un choc accidentel et est devenue amnésique. Sa fille, élève d'une école de danse, travaille dans une usine de tissage après son échec de faire partie de la troupe d'opéra qui joue «Le détachement rouge féminin», spectacle révolutionnaire où elle ne pouvait participer en raison du comportement de son père jugé comme de «droite», formé aux Etats-Unis, donc complice des impérialistes et qui a été détenu pour cette raison comme beaucoup d'autres intellectuels chinois à l'époque des Gardes rouges.Le film commence lorsque le père est en fuite et arrive à Shanghaï clandestinement. Il cherche à revoir sa femme et sa fille. Des responsables du parti communiste et de la cellule du district mettent en garde la famille du danger d'accueillir le fuyard. La jeune fille est sur le point de tenir le premier rôle du ballet révolutionnaire «Le détachement rouge féminin». La chorégraphie assez belle, filmée par Zhang Yimou, est perçue comme un hommage au célèbre cinéaste Xi Jin, l'auteur de l'?uvre originale, maintes fois projetée à la Cinémathèque d'Alger.L'endoctrinement féroce de cette période dans la Chine de Mao pousse la jeune fille à dénoncer son père dès qu'elle le voit aux abords de leur maison. L'épouse refuse d'ouvrir la porte quand son mari se présente en pleine nuit et tente désespérément de trouver un refuge chez lui. Prise de remords, l'épouse, jouée magistralement par Gong Li, se rend alors à la gare dans l'espoir, mais en vain, de porter aide à son mari en fuite. Ce dernier est de nouveau arrêté et envoyé dans une prison pour dix ans.A la fin de la Révolution culturelle, pour la Chine une ère nouvelle commence et les prisonniers sont réhabilités et libérés. Lu Yanshi (le mari), joué par un grand acteur, Chen Daoming, revient chez lui pour découvrir les ravages de la sombre période chinoise : sa fille a laissé tomber la danse et travaille dans une usine de textile. Sa femme a perdu la mémoire, vit seule et ne le reconnaît pas. Elle le confond avec un apparatchik du parti communiste qui l'a harcelée pendant une longue période. Devant le rejet de sa femme, Lu Yanshi entreprend une longue thérapie à l'aide de photos, de souvenirs, de musique, afin de faire retrouvera la mémoire à sa femme et revivre leur passé commun. Pour eux, une nouvelle vie commence, ensemble, dans la douleur mais aussi de l'espoir.C'est une ?uvre extrêmement émouvante que Zhang Yimou a aussi tirée de son passé. Pendant dix ans, le grand cinéaste chinois a fait de durs travaux dans une ferme et comme ouvrier dans une usine de tissage. Son premier film, Le Sorgho rouge (avec Gong Li) date de 1988, et avait décroché l'Ours d'or du Festival de Berlin. C'est également lui qui avait dirigé la photo du Fleuve Jaune, un autre chef-d'?uvre de Xi Jin, l'auteur du Détachement rouge féminin.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)