Algérie

Le destin mirifique d'une grave faute commise contre la dignité



Le destin mirifique d'une grave faute commise contre la dignité
Les paradoxes et les contradictions ne semblent aucunement perturber l'évolution des responsables africains. Aussi ridicules, soient-ils et tendant carrément vers le mépris à l'encontre des populations respectives, dans l'ensemble du continent, qui espèrent pourtant le minimum de cohérence de la part de leurs leaders. Hâtifs à prendre les rênes dans un domaine ou un autre des activités engageant les hommes et les logistiques -mais les espérances aussi- ils déçoivent la plupart du temps en ne remplissant pas convenablement les contrats attendus. Le bon mandat de l'éthique surtout, quand ils se désolidarisent carrément de l'unanimité d'une cause commune : dans tous les cas de figure, la dignité du continent...On ne leur en veut pas sur le plan de l'économie, pour des offensives dans les conquêtes industrielles ou managériales, il s'agit d'abord d'empêcher les subsahariens de continuer de s'entretuer et de mourir de faim. Et les plus riches de gouverner selon les règles de la démocratie qui donnent le droit à tout le monde de participer à la formation de la société moderne. On ne leur fait, non plus, pas la remontrance dans le volet militaire, pour les besoins duquel il faut de grandes ressources financières et cognitives. Dans celui de la diplomatie d'envergure, qui exige une hégémonie dans ces compartiments cités, de l'activité humaine ? l'Allemagne dans toute la splendeur de son développement technologique qui met l'humanité entière au garde-à-vous, se résout à ne pas avoir de l'entrain militaire et diplomatique. On a le droit à l'offuscation dans les enjeux de la culture et de la communication. Mais l'outrage est dans le sport, le domaine ne nécessitant pas les conditions de la ruine budgétaire des Etats ni celle de la bourse des amoureux du sport, pratiquants ou spectateurs. Dans le football, qui interpelle la majorité des forces vives du continent. Le football.Des centaines de millions de personnes, parmi les jeunes, surtout, attendent la CAN, leur challenge universel qui se renouvelle une année sur deux. Ils se mettent à faire des pronostics et projettent des espoirs sur la nation qu'ils supportent si leur pays ne fait pas partie de cette édition 2015. En tout cas tous les pays se préparent, les uns pour aller aux joutes et faire le nécessaire pour briller, les autres, ne possédant pas les moyens pour aller voir sur place, ils s'attèlent aux accessoires audio-visuels indispensables pour ne rater aucune retransmission ? à la condition que les institutions en charge des canaux, pour les raisons mercantiles, ne pénalisent pas les nations fragiles financièrement ? les revenus totaux de l'Afrique tournent autour des deux tiers du Produit national brut de la France, et par habitant le produit d'un ressortissant britannique est équivalent à celui d'une soixantaine de citoyens africains pris au hard dans les pays du continent. Et donc c'est au tour du Maroc d'organiser la CAN de 2015. Ça plait énormément que c'est un pays qui possède deux rives maritimes, une sur la Méditerranée et l'autre au bord de l'océan Atlantique. Une nation très touristique qui a de la renommée dans la pratique du foot et qui a promis, dès l'acceptation officielle de sa candidature, des joutes resplendissantes.Une sanction sous forme de remerciementMais sans crier gare, voilà qu'une terrible maladie contagieuse s'installe en plein c?ur de l'Afrique de l'Ouest. Ebola n'est pas encore au stade de la pandémie morbide impardonnable, mais cette pathologie fait des ravages dans certains pays de cette région, dont le Libéria et en Sierra Leone. Des équipes de recherche de renom international s'occupent de la question des remèdes et des barrières inoculatrices, pendant que les experts rassurent sur la sécurité sanitaire durant le déroulement des rencontres de la CAN. Le pays organisateur garde le silence un bon moment, tandis que ses diplomates et ses hommes d'affaires se rendent aux intérêts du royaume dans les pays de l'Afrique de l'Ouest sans précaution particulière. Mais soudain, à la surprise générale, Rabat demande le report des joutes à une date ultérieure. Les responsables de la CAF ne prêtent pas oreille jusqu'à ce que le Maroc annonce officiellement son retrait de l'organisation.C'est le désarroi dans les institutions footballistiques du continent. Puis la CAF fait un appel d'offres pour la reprise en main de l'organisation. Ensuite c'est la honte. Un riche Etat asiatique lance un ballon sonde dans les médias, proposant sa candidature pour prendre en charge la manifestation sportive africaine. En dernière instance, la Guinée équatoriale se lance dans l'aventure à la place du Maroc, démissionnaire. Les médias saluent le courage de ce petit pays, parlent de sanctions acerbes et instantanées contre Rabat, mais la CAF agrée, sans lever le petit doigt contre les autorités sportives du royaume. Qui a aujourd'hui la charge de la Coupe du monde des clubs de la FIFA, comme pour celle de l'année dernière. On se rappelle que la demande d'organiser deux fois d'affilée ces joutes de l'élite footballistique mondiale était, selon les responsables marocains, motivée par la volonté d'acquérir de l'expérience rompue afin de mener la CAN-2015 dans les plus avenantes conditions.Mais voilà que l'on assiste à la sordidité la plus ahurissante. Où le Maroc met l'«accessoire» à la place du «principal», en se dépêtrant sans sourciller de celui-ci. Mieux. Au lieu de prendre du recul par rapport aux responsables de ce pays qui font tout pour s'éloigner de l'Afrique ? le Maroc, à plusieurs reprises, depuis assez longtemps, a émis des v?ux pour adhérer à l'Union européenne ? le responsable de l'instance suprême du football en Afrique décide de se rendre au Maroc pour assister à ce tournois dit du «Mondialito» - en tant que vice-président de la FIFA, laisse entendre Issa Hayatou aux journalistes interloqués.Des commentateurs expliquent que le président de la CAF n'a pas le droit de piétiner dans les résolutions et les protocoles de la FIFA dont il est dirigeant. Mais justement parce qu'il est de cette stature et que le vote des Africains pour désigner les instances mondiales du football est prépondérant, que Issa Hayatou n'a pas le droit de jouer avec la dignité de centaines de millions d'Africains, qui ont à l'unanimité condamné la position marocaine.Ces serait au grand honneur du football africain -que les responsables donnent l'impression de mépriser- que les instances de la CAF ne répondent pas à l'appel de la FIFA pour assister à ce mondial des clubs. Car les Africains ne désirent pas que le mandat qu'ils ont mis entre les mains d'Issa Hayatou ne serve à une algèbre qu'il ne comprenne pas, mais qui n'est pas dans les meilleurs augures pour le prestige continental. Aller au Mondialito en tant que président de la CAF, loin d'être une démarche participative pour une sanction contre le Maroc, c'est manifestement un message de remerciement à laFédération marocaine et en même temps une insulte à toute la jeunesse africaine dans tous les recoins du continent, y compris dans ses îles océanes et, ailleurs, dans les contrées de l'exil.N. B.




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