Algérie

Le dessous des cartes



De Gaulle avait caressé le projet d'un « Grand Sahara français ». Mais la ténacité du Front de libération nationale (FLN) algérien et la radicalisation du Mali de l'Union Soudanaise de Modibo Keita ont fait échouer le projet, définitivement à partir de 1962-1963. S'il y a peut être quelques nostalgiques du projet à Paris, on ne croit pas qu'ils soient en mesure de convaincre des politiciens dotés d'une intelligence normale de la possibilité de le ressusciter. La France, qui était parvenue à sauvegarder du projet du « Grand Sahara » le contrôle du Niger et de son uranium, n'occuperait plus qu'une place secondaire dans le Sahel étant donné que la France a maintenu son contrôle sur le Niger et son uranium par le moyen d'une politique d'aide à bon marché qui maintient le pays dans la pauvreté et l'impuissance. Il revient à François Hollande de l'avoir compris. On ne devrait pas s'étonner de voir que l'intervention qu'il a décidé ait été immédiatement soutenue par Alger et quelques autres pays pourtant non classés par Paris comme des amis. L'Algérie a démontré sa parfaite lucidité, elle sait que l'objectif au Sahel vise également le Sud algérien et pas seulement le Nord du Mali. On ne devrait pas davantage s'étonner que les alliés de la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne notamment, ainsi que l'Allemagne, sans parler de l'Arabie Saoudite et du Qatar sont en réalité hostiles à cette intervention, qu'ils n'ont accepté du bout des lèvres que parce qu'ils ont été mis devant le fait accompli. Mais ils ne seraient pas mécontents de voire l'opération s'enliser et échouer. Cela redonnerait de la vigueur à la reprise du projet au Sahel.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)